« The Cataract of Lodore » (1820), de Robert Southey : poétique de l’écho, de la langue à lalangue

Fiche du document

Date

20 décembre 2018

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Polysèmes

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0999-4203

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2496-4212

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches Fr

Jouissance Volupté

Citer ce document

Pascal Aquien, « « The Cataract of Lodore » (1820), de Robert Southey : poétique de l’écho, de la langue à lalangue », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.4293


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article analyse un poème de Robert Southey, « The Cataract of Lodore », négligé par la critique, en dépit de sa célébrité, sans doute en raison de sa nature apparemment artificielle, puisqu’il se fonde en grande partie sur un procédé « facile » laissant libre cours à de multiples assonances et allitérations. Adressé aux enfants du poète, qui l’interrogent sur la manière dont l’eau s’écoule en cascade à Lodore, dans le nord de l’Angleterre, lieu « pittoresque » connu des poètes lakistes et des « touristes » de l’époque, le poème répond par une « description » anaphorique et phonique, impressionnant morceau de bravoure. Toutefois, je vais tâcher de montrer qu’il est bien plus qu’un exercice de style fondé sur le principe connu de l’harmonie imitative, dans la mesure où il s’interroge, certes sans le dire expressément, sur l’expérience première du langage, celle de la lallation. Jacques Lacan a forgé le concept de lalangue, en un seul mot, pour identifier ce rapport archaïque au langage, qui suppose une jouissance et qui met en évidence la puissance constitutive du signifiant, alors que l’harmonie imitative se situe, elle, du côté du signifié. Le poème se lit alors, selon moi, comme une remontée, ou une anabase, vers ce qu’éprouve l’infans, l’enfant qui ne parle pas encore, lors de cette expérience fondatrice. Enfin, s’il fait montre du savoir technique du poète, qui met en avant dans la première strophe sa qualité de « poète-lauréat » jouissant d’une reconnaissance sociale officielle, ce poème est pour l’essentiel un don fait à l’enfant qui a « oublié », ou refoulé, en raison de son insertion dans le système symbolique du langage articulé, ce qui l’a construit en tant qu’être humain, et lui rappelle ainsi ce qu’il avait alors éprouvé.

This paper analyzes a poem by Robert Southey, “The Cataract of Lodore”, almost totally ignored by academic critics, although it is well-known, presumably because of its apparently artificial nature. The main reason for this is that the poem, intended for Southey’s children, who wonder about the way the water comes down at Lodore, a “picturesque” waterfall in Northern England, cherished by Lakist poets and, on a wider scale, by “tourists”, even at the time, is mainly based on a “simplistic” process developing a pattern of multiple assonances and alliterations. Eager and proud to answer his son’s initial question, Southey gives an anaphoric and phonic description that sounds as an impressive purple patch for both the eye and the ear. However, I will endeavour to show that “The Cataract of Lodore” is much more than an exercise in style based on the well-known principle of imitative harmony, in so far as it–a little more than–implicitly inquires into the original experience of language, known as lallation, the babble that precedes words and syntax. Jacques Lacan forged the concept of lalangue, in one single word, in order to identify the child’s archaic relationship with language, which implies pleasure–or rather jouissance–and highlights the shaping power of the signifier, whereas imitative harmony prioritizes the signified. I will then read the poem as a movement upwards, or as an anabasis, towards what the infans, namely the child that is not yet able to speak, feels during this founding existential experience. Lastly, although the poem exhibits the technical expertise of the writer in the first stanza, which highlights his social official status as the King’s Poet Laureate, it is essentially a gift made to the little boy, who, because of his integration into the symbolic system of articulate language, has “forgotten”, or repressed, the experience that shaped him as a human being and is thus reminded of his past jouissance.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en