“One of us”: Dorian Gray, Untimeliness, and Penny Dreadful’s Contemporary Victoriana

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30 juin 2020

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Camille Martin-Payre, « “One of us”: Dorian Gray, Untimeliness, and Penny Dreadful’s Contemporary Victoriana », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.7052


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Le monde densément intertextuel de la série télévisée Penny Dreadful (Showtime/Sky, 2014-2016) revendique un imaginaire noir et gothique ; son Londres de la fin des années 1890 regorge de créatures monstrueuses empruntées à des œuvres littéraires du XIXe siècle, depuis Frankenstein de Mary Shelley (1818) jusqu’à Dracula de Bram Stoker (1897). Seul le personnage de Dorian Gray, inspiré du roman d’Oscar Wilde (1981), semble à même d’exprimer spécifiquement la décennie 1890 par le réseau de connotations décadentistes dont il enrichit l’univers de la série. Pourtant, la dissonance qu’il crée avec les stratégies gothiques de Penny Dreadful a plutôt tendance à le dissocier des autres personnages et de l’intrigue principale, à laquelle il ne parvient jamais entièrement à s’intégrer. Cette dissonance exacerbe, par conséquent, l’inactualité du personnage : le mouvement esthétique qu’il symbolise fait figure d’anachronisme dans l’univers ésotérique, surnaturel et scabreux de Penny Dreadful. Son intempestivité – une façon d’être contre et hors de son temps qui le caractérise dès sa création dans le roman de Wilde – devient une forme d’intemporalité au gré des réécritures du personnage, alors que d’immuablement beau, il accède peu à peu, dans la culture populaire, à l’immortalité en bonne et due forme. Penny Dreadful dépeint ainsi le décadentisme comme un phénomène à la fois intemporel et intempestif, permettant d’exprimer des angoisses contemporaines par le biais d’analogies esthétiques.

The densely intertextual world of the TV series Penny Dreadful (Showtime/Sky, 2014-2016) mostly borrows its characters and thematic stakes from the Gothic horror genre; its imagined Victorian London is filled with monstrous creatures collected from heterogeneous literary periods, including Shelley’s Frankenstein (1818) or Stoker’s Dracula (1897), and thus offers a dark but widely familiar take on the myth of the modern age and man. However, out of this diverse cast of Victorian literary archetypes, the character of Dorian Gray alone summons Decadence as a specific, circumscribed historical period and movement, notably through the artistic references he brings to the diegesis and the thematic content he has come to embody in popular culture. This dissonance with the predominantly Gothic strategies of the show sets him apart from the other characters and the main narrative and, consequently, intensifies the character’s untimeliness, portraying Decadence and Aestheticism as anachronisms within the esoteric, grittily supernatural world of Penny Dreadful. Dorian Gray’s untimeliness, already hinted at in 1891 by the infamous reviews of Wilde’s seminal novel, also becomes a form of timelessness through the narrative transformations which the character undergoes, from being gifted (or cursed) with eternal beauty to immortality. In keeping with the fruitful intertextual legacy of The Picture of Dorian Gray, Penny Dreadful thus reimagines Decadence as a timeless phenomenon and an untimely period in History, one best suited to express contemporary fears in aesthetic terms.

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