In “Magni Nominis Umbra”: Fandom, Sherlock Holmes, and the Victorian Terroir

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30 juin 2020

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Simona Catrinel Avarvarei, « In “Magni Nominis Umbra”: Fandom, Sherlock Holmes, and the Victorian Terroir », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.7197


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« Not this, nor that; yet somewhat, certainly », écrit Christina Rossetti dans l’un de ses poèmes, « Later Life », évocation lyrique de l’alchimie subtile d’une époque qui se refuse à « tamiser les lumières », à renoncer au sens ou à faire fi de la richesse du récit. Revisiter l’époque victorienne signifie suivre l’histoire de l’un des rites de passage les plus fascinants que les fils de l’histoire aient jamais tissé, unique dans son entre-deux, à cheval entre l’ancien et le nouveau, évanescent point de repère aux contours mouvants. Notre intention est de retracer ici le parcours sinueux d’un héros littéraire qui a non seulement depuis longtemps cessé de vivre exclusivement entre les couvertures poussiéreuses de livres, mais qui a « combattu » et remporté une victoire sur sa propre vie, sur son créateur, sur le temps et sur les modes littéraires. « Sacrifié » par son auteur dans l’écume des chutes de Reichenbach, Sherlock Holmes n’a pas pour autant cessé d’écrire son histoire et ce, en raison de la passion ardente que ses aficionados ressentent pour lui depuis 1887. Dans une analyse par projection en miroir inversé du concept de mort de l’auteur dû à Roland Barthes, on soulignera le refus obstiné de la fugacité de la part de ce personnage fictif qui défie, dans le domaine de la littérature, la théorie de la relativité d’Einstein. La frontière entre fiction et réalité, fin du XIXe et début du XXIe siècle, se fait floue, comme elle l’était déjà du reste en 1893, lorsque, immédiatement après la noyade du grand détective, 20 000 lecteurs ont résilié leur abonnement à The Strand, le magazine qui publiait les aventures de Holmes, et que nombre d’autres, hommes et femmes, se mirent à porter des crêpes de deuil noires sur leur chapeau ou autour de leur bras le mois de la mort de Sherlock – ce qui est peut-être une légende, mais « les légendes et les mythes sont faits en grande partie de vérité », comme nous le rappelle J.R.R. Tolkien. C’est en 1893, donc, que commence notre curieux voyage, qui vise non seulement à rendre compte de faits avérés, mais aussi à explorer le territoire devenu la patrie du héros de Conan Doyle – l’un des premiers fandoms de l’histoire. Personnage littéraire le plus souvent représenté dans l’histoire du cinéma – avec plus de 200 adaptations –, mais aussi dans le manga japonais, nouveau modèle de comportement urbain, accessoires vestimentaux emblématiques qui ont connu leur propre histoire : il y a tout un terroir associé à Sherlock Holmes qui continue de fasciner et dont l’adresse serait 221B Baker Street, Londres, le monde, l’univers.

“Not this, nor that; yet somewhat, certainly” wrote Christina Rossetti in one of her poems, “Later Life”, as it were outlining in lyrical terms the subtle alchemy of an age that simply refuses to dim its lights and sense of meaning or fade away richness of narrative. Revisiting the Victorian age means following the story of one of the (still) most fascinating rite de passage the threads of history have ever woven, unique in its in-betweeness, spanning over the old and the new, an evanescent landmark of fluid contours. Our intent in this essay is to map the meandering journey of a literary hero that has not only long ceased to live exclusively between the dusty covers of books, but who has “fought” and “gained” a life of his own, defying creator, time itself and literary fashions. “Sacrificed‟ by his author in the foamy waters of the Reichenbach Falls, he continued to write history due to the arduous passion that his aficionados have been architecting around him since 1887. In a reverse mirror projection analysis of Roland Barthes’s concept of the death of the author, one witnesses the obstinate denial of transience of a fictional character who has defied, in bookish terms, Einstein’s theory of relativity. The borderline between fiction and true-life existence, late nineteenth and early twenty-first century becomes blurry, just as it was in 1893, when, immediately following the great detective’s drowning, 20,000 readers cancelled their subscriptions to The Strand, the magazine that published the Holmes stories, while many more, men and women alike, wore black mourning crêpes on their hats or around their arms for the month of Sherlock’s death—it may all be a legend, but “legends and myths are largely made of truth”, as J.R.R. Tolkien taught us. It is at this very point where our inquisitive journey starts, aiming not at providing facts, but at exploring the territory Conan Doyle’s hero has turned into his homeland, where fandom probably sketched its first modern profile. From being the most frequently portrayed literary character in film history—featured in more than 200 productions—to Japanese Sherlock manga, even designing a new urban behavioural pattern, to signature fashion pieces that have written a history of their own, there is a whole terroir that continues to mesmerize and whose address simply reads 221B Baker Street, London, the World, the Universe.

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