18 décembre 2020
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Gwendoline Koudinoff, « Les tableaux vivants photographiques : révolution artistique du XIXe siècle », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.8227
Le présent article est consacré à l’analyse des premiers tableaux vivants photographiques de l’Histoire, qui ont été conçus dès l’invention de la photographie, au début des années 1840 en France et en Grande-Bretagne. La photographie au XIXe siècle a en effet révolutionné la pratique des tableaux vivants car cette dernière immortalisera, de manière immédiate, les poses esthétiques de ses adeptes, contrairement au siècle précédent où, sans la photographie, les tableaux vivants se limitaient à des représentations scéniques ne durant que quelques secondes entre deux actes d’une pièce de théâtre. Autoportrait en noyé d’Hippolyte Bayard (1840) se distingue, en France, comme le premier tableau vivant photographique grâce à la revendication de son contenu fictionnel. Cependant, l’œuvre de Bayard est éclipsée par l’invention du daguerréotype dont les mérites sont vantés par l’académicien François Arago au détriment de la naissance d’un art photographique. En Angleterre, la création de tableaux vivants photographiques se développe pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Cependant, à cette même période, en Écosse, la collaboration entre le peintre David Octavius Hill et le chimiste Robert Adamson ainsi que les productions plus tardives de la photographe Lady Matheson rendent également possible une esthétisation de la photographie. Les prouesses artistiques de ces trois photographes écossais sont moins reconnues que celles des Anglais, d’où l’intérêt du présent article qui tentera de mettre en lumière l’impact esthétique de leurs œuvres qui ont trop longtemps été traitées comme des cas isolés. Une étude approfondie des éléments artistiques des premiers tableaux vivants photographiques rendra alors compte de l’importance de cet art hybride qui révolutionne aussi bien la pratique des tableaux vivants que celle de la photographie, en France et en Écosse où leur reconnaissance est plus limitée.