23 août 2016
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Armelle Sabatier, « Gold in William Shakespeare’s King Henry VIII (1613) », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.874
À l’inverse de Timon of Athens et The Merchant of Venice, où l’or joue un rôle prédominant, la dernière pièce de Shakespeare, King Henry VIII, représentée en 1613, offre une vision différente de ce métal précieux. En tant que couleur, l’or symbolise non seulement la royauté et la spiritualité, mais aussi l’hypocrisie religieuse et une ambition dévorante. Dès la scène liminaire, l’or est dénigré par Norfolk qui dénonce la somptuosité excessive affichée lors du traité de paix signé par les rois Henri VIII et François Ier au camp du drap d’or près de Calais, une rencontre politique orchestrée par l’ambitieux cardinal Wolsey. Après la chute de Wolsey, l’or est matérialisé sur scène à l’acte 4 lors du couronnement d’Anne Boleyn. Les détails fournis par les didascalies démontrent la domination de l’or et de l’argent, des couleurs qui évoquent les masques de cour somptueux organisés sous le règne du roi Jacques Ier, en particulier le 14 février 1613 à l’occasion du mariage de la princesse Élisabeth avec l’Électeur du palatin. L’or, présent dans le décor et sur les costumes des personnages, apparaît à nouveau à la scène 2 de l’acte 4 au moment où Catherine d’Aragon a une vision : des personnages vêtus de blanc et d’or apparaissent alors sur scène. Ce dialogue ironique entre les deux scènes met en exergue les valeurs contradictoires de l’or dans King Henry VIII.Cet article propose une étude des significations et de la représentation de l’or dans cette pièce en s’appuyant sur diverses sources. Au-delà des récits historiques, la mythologie, l’orfèvrerie ou encore l’héraldique permettent de mettre en lumière une mise en scène de ce métal précieux très originale et assez inattendue chez Shakespeare au regard des représentations de l’or dans ses pièces précédentes.