9 juillet 2021
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Anne-Frédérique Mochel-Caballero, « La tour de Babel revisitée dans That Hideous Strength de C.S. Lewis », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.8795
Dans le troisième volume de la Ransom Trilogy, publié en 1945, C.S. Lewis est inspiré par le motif de la tour de Babel. Le titre même, That Hideous Strength, renvoie à un poème de David Lindsay y faisant référence. Lewis reprend dans cette œuvre, qualifiée par lui de « conte de fées moderne pour adultes », le thème de la soif éperdue de pouvoir. Il choisit un nom, Belbury, dont la première syllabe évoque le lieu de dispersion biblique, et des personnages, qui, pendant toute la première partie du roman, tentent d’instaurer une dictature mondiale en se servant du langage comme d’une arme et en cherchant à s’élever au rang de l’esprit, notamment en se libérant des vicissitudes terrestres. Toutefois, selon un leitmotiv lewisien, le mal commis devient tôt ou tard subi. L’arme se retourne contre ses utilisateurs. L’intervention est surnaturelle, comme dans le texte biblique, mais les visiteurs cosmiques, porteurs de némésis, sont aussi source de bénédiction pour le petit noyau de fidèles réuni à Sainte-Anne. Babel et la Pentecôte se trouvent ainsi chronologiquement réunis dans la dystopie lewisienne.