11 janvier 2024
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Catherine Kerbrat-Orecchioni, « Engagement explicite, engagement implicite. L’exemple du discours sur la chasse », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.13381
Par opposition à certains discours ouvertement « pro-chasse » ou « anti-chasse », le propos de Charles Stépanoff dans L’Animal et la mort se veut respectueux de la neutralité censée caractériser le discours scientifique. Pourtant, certains commentateurs n’ont pas manqué de voir dans cet essai une forme de réhabilitation de la chasse, ce qui pose le problème de savoir ce qui peut produire un tel effet de lecture, et sur quels indices peut reposer une telle interprétation. Il apparaît que dans ce texte, la valorisation de la chasse se fait d’une part à travers la représentation d’un chasseur paré de toutes les vertus, cette valorisation du praticien entraînant par ricochet métonymique celle de la pratique elle-même. D’autre part, cette pratique se trouve légitimée grâce à différents procédés, argumentatifs ou rhétoriques (comme le recours massif à l’euphémisme), qui convergent dans le texte de Stépanoff pour créer l’impression d’un engagement implicite en faveur de l’activité cynégétique, et corrélativement d’une critique du « pathocentrisme » contemporain, responsable de l’hostilité envers cette activité.