Les délires de l’orthographe du français : analyses et propositions

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11 janvier 2024

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Liliane Sprenger-Charolles, « Les délires de l’orthographe du français : analyses et propositions », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.14153


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Les résultats des recherches sur l’apprentissage de la littéracie apportent des arguments nouveaux en faveur d’une rationalisation de notre orthographe. Ces recherches ont en effet clairement montré que l’opacité de l’orthographe d’une écriture alphabétique (c’est-à-dire la faible transparence des correspondances graphème-phonème pour la lecture [CGPh] et phonème-graphème pour l’écriture [CPhG]) a un impact négatif sur ces apprentissages. Alors qu’apprendre à lire en anglais nécessite plusieurs années, ce n’est pas le cas en espagnol et en allemand, langues qui ont une orthographe moins opaque que celle de l’anglais, le français se situant entre les deux, mais plus proche de l’espagnol pour la lecture et de l’anglais pour l’écriture. En outre, ces difficultés sont plus sévères chez les élèves les plus fragiles, ceux issus d’un milieu peu favorisé tout comme les dyslexiques. L’absence de transparence de l’orthographe a donc un cout social important. Le présent article dresse un état des lieux des acquis et des interrogations sur les questions en lien avec l’orthographe et la réussite scolaire. Après l’introduction, centrée sur les différents systèmes d’écriture et les spécificités de l’écriture alphabétique (1), sont présentées les raisons qui expliquent l’opacité de l’orthographe du français (2). La troisième partie (3) présente un aperçu historique de l’orthographe du français avant et après la création de l’Académie française et de son dictionnaire. Une attention particulière est portée aux débats de la fin du xixe siècle en lien avec l’introduction de l’école obligatoire pour tous ainsi qu’aux actions du xxe siècle sous les auspices du ministère de l’Éducation (Tolérances pour les examens et concours de 1901 et 1977) ainsi que du Conseil supérieur de la langue française (Rectifications de l’orthographe de 1990). L’avant dernière partie (4) rapporte les résultats des travaux de recherche sur la maitrise de l’orthographe (lexicale et grammaticale) du français. La conclusion (5) suggère les actions qu’il faudrait mener en conformité – et en continuité – avec ce qui a déjà été fait pour aider au mieux nos élèves en tenant compte des nouveaux moyens à notre disposition : les résultats des recherches sur la maitrise de l’orthographe du français, les bases de données informatisées qui prennent en compte la fréquence et la consistance des CGPh et CPhG (entre autres) et les correcteurs orthographiques informatisés.

The results of research on learning to read and spell provide new arguments in favor of a rationalizing of the French spelling. These studies have clearly shown that the opacity of an alphabetic spelling system (i.e., the low transparency of grapheme-phoneme correspondences for reading [GPhC] and phoneme-grapheme correspondences for spelling [PhGC]) negatively impacts learning. While learning to read in English takes several years, this is not the case in Spanish and German, languages with less opaque orthography than English, with French falling between the two, but closer to Spanish for reading and English for spelling. In addition, these difficulties are more severe among the most fragile students, those from less privileged backgrounds, as well as dyslexic readers. The lack of spelling transparency therefore has a significant social cost.This article presents the current state of the art - and debate - on issues related to spelling and academic success. After an introduction focusing on different writing systems and the specificities of alphabetic writing (1), the reasons behind the opacity of French spelling are presented (2). The third part (3) presents a history of the introduction of the French spelling before and after the creation of the French Academy and its dictionary. A special emphasis is placed on the debates at the end of the 19th century linked to the introduction of compulsory schooling for all, and on the actions taken in the 20th century under the aegis of the French Ministry of Education (“Tolérances pour les examens et concours”, 1901, 1977) and the “Conseil supérieur de la langue française” (“Rectifications de l’orthographe”, 1990). The penultimate section (4) reports the results of research on the mastery of French spelling (lexical and grammatical). The conclusion (5) suggests actions that should be taken in line with – and in continuity with – what has already been done to best help spelling acquisition, considering the new means at our disposal: the results of research on the mastery of French spelling, computerized databases that consider the frequency and consistency of GPhC and PhGC (among others) and computerized spellcheckers.

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