26 juillet 2018
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Mireille Delaborde, « Variations de mise en œuvre d’une pédagogie de l’écoute », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.3957
Les enseignants dont les séances de langage constituent le corpus ont été formés à une pédagogie de l’écoute dont le format de séance préconisé comporte jusqu’à trois phases. Chaque phase mobilise différemment les élèves. Il s’agit de raconter, élaborer un point de vue, se mettre à la place d’un personnage. L’étude tente de décrire des manifestations du travail interprétatif de la part des enseignants du format de séance prescrit. L’approche est praxéologique : on considère les interventions langagières des personnes en présence, enseignants et élèves, comme des actions contextualisées qui interagissent et coconstruisent la situation scolaire. Le présent de cette situation est à la fois ouvert et déterminé par ce que les acteurs se représentent sur ce qui est attendu. Un premier mode de comparaison des interventions magistrales recourt à une approche quantitative qui montre, malgré des variations en longueur de séance, un retrait enseignant. Un second mode de comparaison ne concerne que les interventions magistrales. Celles-ci sont catégorisées selon trois descripteurs : nommer les élèves, nommer les tâches attendues, se référer à l’histoire. Le descripteur « nommer les élèves » permet de constater que l’adresse orale nominale ne se retrouve pas dans les mêmes proportions ni avec le même usage d’une séance à l’autre. Le descripteur « nommer la tâche » fournit l’occasion d’établir la liste des verbes actualisés par les enseignants pour nommer les tâches attendues : dire, avoir tout dit, parler de, raconter, ne rien oublier, ajouter, penser, dire de, vouloir dire, se souvenir de (se rappeler), expliquer… L’étude du corpus permet de constater des difficultés pour certains enseignants pour faire passer les élèves de la tâche de raconter à celle d’élaborer un point de vue. On peut également observer que certains enseignants distinguent ces tâches durant la séance en les associant à une phase déterminée. D’autres invitent d’emblée leurs élèves à mener de front les tâches de raconter, commenter ou expliquer ce qui est rapporté. Le descripteur « se référer à l’histoire » sans nommer spécifiquement une tâche révèle un usage contrasté de cette catégorie d’interventions. Ces descripteurs sont également des analyseurs de la mise en œuvre du retrait magistral. En conclusion, l’étude présente quelques critères de comparaison de cadrage de séance : nombre de références au texte source, invitation à mener différentes tâches langagières successivement ou de front, nombre d’énoncés qui invitent à raconter ou à développer un point de vue, formes adoptées pour mettre en œuvre le retrait prescrit.