26 juillet 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0338-2389
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2425-2042
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marianne Drusch, « Raconter ensemble. L’exemple de l’épisode de la rencontre avec la chatte dans Danger dans le potager », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.3996
L’étude du rappel de récit individuel a donné lieu à de nombreuses publications, qui, toutes, pointent les difficultés de jeunes enfants à construire une narration organisée et cohérente. En situation scolaire collective, comment les enfants d’école maternelle restituent-ils un conte ? En posant que les narrations enfantines sont d’abord des squelettes évènementiels, l’apparition des éléments du deuxième plan dans la restitution de récit est un facteur de complexification qui mérite notre attention. Nous examinons cette hypothèse à travers l’étude de la restitution d’un épisode de Danger dans le potager sur le corpus proposé. L’analyse porte d’abord sur le texte-source, support de la restitution : il s’agit de la dernière étape à la mare dans la fuite de Pierre. Après avoir spécifié l’originalité de cette péripétie au sein de la course-poursuite, les informations sont identifiées au regard des séquences verbales. Elles sont ensuite classées selon les plans du récit d’une part, et selon leur importance en réception d’autre part. Un examen des relations entre les informations complète cette analyse. Le cadre de description permet d’élaborer une méthodologie basée sur le séquençage des énoncés des élèves, pour recenser les informations restituées et les identifier en fonction de leur importance. Une première approche quantitative des résultats montre que toutes les informations principales, qu’elles appartiennent au premier plan ou au deuxième plan, sont majoritaires sur l’ensemble des séances. Une analyse plus qualitative révèle la grande variété des reformulations pour une même information. Le travail collectif est ensuite examiné séance par séance : il confirme que les informations principales sont les plus rapportées, y compris celles appartenant au second plan. Il permet aussi de dégager quelques enchainements, véritables traces de ce travail de groupe. Un retour aux transcriptions de deux séances permet de constater les différences énonciatives liées aux effets de la gestion du groupe en fonction des enseignants. En conclusion, la restitution collective d’un épisode difficile est favorisée par une gestion qui autorise la collaboration des élèves. Les informations principales de second plan sont d’autant plus aisément introduites et reformulées que la parole circule entre les élèves.