13 octobre 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0338-2389
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2425-2042
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alain Viala, « Le devenir littéraire », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.8612
Le début du xxie siècle est marqué par une persistante « crise de la littérature ». La chose n’est pas neuve en elle-même : la littérature vit sous le régime de la crise depuis bien longtemps, c’est-à-dire que d’aucuns la proclament en crise voire en péril. Mais ces discours de crise sont devenus un lieu commun chez certains critiques (tels T. Todorov, W. Marx…) et ils se couplent avec une persistante « querelle de l’enseignement littéraire ». Ainsi se redessine, une tension de longue durée entre une conception de la Littérature comme un absolu, qui appelle une lecture immanente et vaut comme inculcation d’un ordre moral, et une conception qui envisage la littérature (ou le littéraire) comme une activité associée à d’autres au sein des outils de connaissance et qui incline vers des modes de lecture transférables ré-investissables. Ainsi apparaît-il combien le littéraire est un des espaces culturels où se joue de façon particulièrement aiguë l’enjeu social des attributions de qualifications.