Juste/à peine et la construction de la frontière notionnelle

Fiche du document

Date

15 novembre 2013

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-4944

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2111-5044

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Sylvie Mellet et al., « Juste/à peine et la construction de la frontière notionnelle », Cahiers de praxématique, ID : 10.4000/praxematique.1085


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Dans cet article nous analysons d’abord les différents emplois de l’adverbe juste dans lesquels, précédant et modalisant un élément nominal, adjectival, verbal ou propositionnel, cet adverbe exprime une nuance limitative ou restrictive, c’est-à-dire manifeste que la propriété qui caractérise l’élément modalisé n’est pas pleinement réalisée ou ne l’est qu’a minima. Nous travaillons sur des exemples relevés dans la base littéraire FRANTEXT dans le cadre d’une linguistique énonciative qui s’attache à rendre compte des formes et emplois attestés en corpus pour les articuler à une valeur unique en langue. Grâce à une étude minutieuse des cotextes dans lesquels figure l’adverbe juste, nous montrons que les divers emplois de celui-ci peuvent être facilement expliqués dans le cadre de la Théorie des Opérations Énonciatives en faisant l’hypothèse que juste positionne l’occurrence qu’il modalise sur le bord interne de la frontière du domaine notionnel. Nous confirmons cette conclusion en confrontant le fonctionnement de juste et celui d’à peine dans des contextes où ils semblent proches. Cette analyse comparée révèle que les deux adverbes, pour avoir parfois des emplois proches, n’en ont pas moins une forme schématique en langue différente et des orientations argumentatives en discours complémentaires. À peine positionne en effet l’occurrence qu’il modalise sur le bord externe de la frontière. Cette étude confirme donc la nécessité de poser, dans le modèle topologique qui schématise un domaine notionnel, une frontière épaisse et illustre le pouvoir heuristique de ce concept culiolien.

In this paper, we first analyze the different uses of the adverb juste as a modalization particle before a noun, an adjective, a verb or a clause. In such uses this adverb expresses a limitation or restriction, i. e. indicates that the property of the modalized element is not fully realized. We aim at defining the core value of juste in French by putting forward a comprehensive description of its uses in discourse, but we also want to expand upon Culioli’s concept of “notional boundary” and assess its explanatory power. Our approach is clearly enunciative and corpusbased. The examples which we work on are taken from the literary database FRANTEXT. Thanks to a thorough study of the linguistic contexts in which juste appears, we show that its different uses can easily be explained within the framework of the Theory of Enunciative Operations if we postulate that juste locates the modalized element on the internal border of the boundary of the notional domain. We confirm this hypothesis by comparing the uses of juste and à peine in contexts where they seem quite similar. However, differences in their argumentative orientation lead us to think that à peine locates the modalized element on the external border of the boundary of the notional domain. Thus, this study shows the heuristic power of Culioli’s concept of boundary and propounds, within the topological pattern used to represent a notional domain, to conceptualize the boundary as a thick one with an internal and an external border.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en