28 décembre 2015
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Chrystelle Fortineau-Brémond, « L’alternance tal ~ atal, tanto ~ atanto en espagnol médiéval : variation ou motivation ? », Cahiers de praxématique, ID : 10.4000/praxematique.3981
Le principal postulat de la linguistique du signifiant est qu’à un signifiant correspond un seul signifié, et inversement. L’existence de variantes d’un même mot doit-elle conduire à restreindre la portée ou le champ d’application de ce principe ? Pour tenter de répondre à cette question, cet article s’intéresse aux formes préfixées atal et atanto, décrites comme des variantes, en espagnol médiéval, de tal et tanto. On y montre, à partir de l’étude d’un corpus tiré du CORDE, que l’alternance tal ~ atal ou tanto ~ atanto n’est pas une simple manifestation de la variatio – qui serait sémantiquement indifférente. Non seulement atal et atanto ne sont pas de parfaits équivalents de tal et tanto mais, en outre, ces quatre signes sont motivés. L’étude se concentre plus particulièrement sur le préfixe a-, considéré ici comme la manifestation du cognème A, porteur d’une instruction sémantique d’éloignement, d’agrandissement. L’emphase dont il colore le signifié a des conséquences syntaxiques parfaitement visibles : les formes longues atal et atanto sont inaptes à occuper l’emploi de déterminant, pour lequel seules les formes courtes tal et tanto sont compétentes.