Contribution à l’étude de la mobilité pollicale des primates actuels. Plaidoyer en faveur de l’importance du rôle de leur pouce

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29 mai 2013

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J Norbert Kuhlmann, « Contribution à l’étude de la mobilité pollicale des primates actuels. Plaidoyer en faveur de l’importance du rôle de leur pouce », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.1217


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Cinquante et une pièces anatomiques ont été disséquées et les diverses amplitudes des articulations trapézo-métacarpiennes et métacarpo-phalangiennes de 33 d’entre elles ont été mesurées. Les amplitudes articulaires de 33 sujets endormis ont également été mesurées et de nombreux animaux ont été observés en semi-liberté ou dans de grandes volières. 419 squelettes de mains de primates ont été mesurés et les mesures converties en pourcentage par rapport à la longueur du 3e métacarpien, afin de les comparer en dépit de leur différence de taille (collections du Musée d’Histoire Naturelles de Paris). Les différences morphologiques ou fonctionnelles de l’articulation trapézo-métacarpienne et des modes de préhension pollici-digitales permettent de ranger les primates en trois catégories.Chez les prosimiens, l’articulation est concave/convexe. La concavité s’inscrit dans un grand axe vertical. Les surfaces articulaires sont congruentes. Elle fonctionne comme un cardan. Elle a seulement deux degrés de liberté. Elle ne peut réaliser l’opposition qu’avec une ouverture maximum de la première commissure. De très longs doigts sont nécessaires pour réaliser une pince. Le quatrième doigt est le plus long.Chez les platyrhiniens l’articulation est aussi concave/convexe, mais, soit un peu oblique et un peu moins congruente (Cebidae), soit condylienne (Callitrichinae). Tous les doigts sont longs, mais spécialement le troisième. Le ligament transverse inter-métacarpien de la première commissure entrave l’ouverture de celle-ci. Il n’y a qu’une pseudo-opposition possible chez les Cebidae, et pas d’opposition du tout chez les Callitrichinae.Chez les Catarhiniens, l’articulation est inclinée à 45 degrés et les surfaces ne sont pas congruentes. L’ancrage, réalisé par les ligaments trapézo-métacarpiens à la base médiale du premier métacarpien, provoque une rotation selon son axe longitudinal. Il y a trois degrés de liberté. L’inclinaison médiale est accompagnée par une pronation, qui peut être obtenue avec un très faible déplacement du pouce. Tous les doigts sont plus courts que ceux des prosimiens ou ceux des platyrhiniens. Le pouce est particulièrement court. Le macaque seul a un pouce presque aussi long que celui de l’homme. Deux (sous-) familles échappent à la règle. Les Atelinae chez les Platyrhiniens et les Colobinae chez les Catarhiniens. Leur premier rayon est atrophique et immobile ; le pouce pratiquement enfoui dans l’éminence thénar.L’articulation métacarpo-phalangienne est condylienne et instable chez presque tous les primates. Cette instabilité interdit la prise de force de précision. Seul l’homme a une articulation métacarpo-phalangienne stable. Cette stabilité s’avère un facteur essentiel lors des manipulations. Son pouce est relativement long pour un catarhinien.L’ensemble des données est interprété en termes d’utilité de la mobilité pollicale lors des manipulations et de la locomotion des primates. Ces constatations permettent de pressentir les caractères primitifs de la main des primates et d’envisager une partie de l’évolution du pouce vers sa libération.

Fifty one anatomical specimens were dissected and the amplitudes of the trapeziometacarpal and metacacarpophalangeal joints of 33 were measured. These amplitudes were also measured on 26 animals asleep and many other animals were observed in relative freedom or in large aviaries. 419 skeletons of primates’ hands were measured and the measures converted in percentage with regard to the length of the 3rd metacarpal, in order to compare species in spite of their difference of size (collection of the Museum of Natural History in Paris). The morphological and functional differences of the trapeziometacarpal joint and the modes of pollicidigital prehension, help arranging primates in three categories.Among prosimians, the joint is concave/convex. The concavity follows a large vertical axis. Its articular surfaces are congruent. It works like a universal joint with two-degrees of freedom. Opposition with the two last fingers is only obtained with a maximum opening of the first commissure. Very long fingers are necessary to make a pinch. The 4th finger is the longest.Among platyrhinians, the joint is also concave/convex, but either slightly oblique or a little less congruent, or of condylar type (Callitrichinae). All fingers are long, especially the 3rd. The transversal intermetacarpal ligament of the first commissure hinders its opening. There is only pseudo-opposition in Cebidae and no opposition in Callitrichinae.In catarhinians, the joint has a 45 degrees tilt and its surfaces are not congruent. The attachment of the medial trapezométacarpal ligaments at the base of the metacarpal induces a rotation around its longitudinal axis. There are three degrees of freedom. Medial inclination is accompanied by pronation, which may be obtained with a very small displacement of the thumb. All the fingers are shorter than those of prosimians or platyrhinians. The thumb is particularly short. Only Macacus has a thumb almost as long as that of man. Two (sub-) families fall outside the rule. the Atelinae among the platyrhinians and the Colobinae among the catarhinians. Their first ray is atrophic and motionless; the thumb is almost buried in the thenar eminence.The metacarpophalangeal joint is condylar and unstable in almost all primates. This instability prohibits a powerfull and accurate grip. Only the human has a stable metacarpophalangeal joint. This stability is a critical factor during handling. The thumb is relatively long for a catarhinian. All these data on the pollical mobility are useful to understand the handling and the locomotion of the primates. These observations should help finding primitive characters of the hand of primates and to reconstitute a part of the evolution of the thumb toward its liberation.

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