Les macaques de Tonkéan (Macaca tonkeana) et les macaques rhésus (Macaca mulatta) discriminent-ils les mêmes indices sociaux d’un partenaire humain ?

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3 février 2014

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Charlotte Canteloup et al., « Les macaques de Tonkéan (Macaca tonkeana) et les macaques rhésus (Macaca mulatta) discriminent-ils les mêmes indices sociaux d’un partenaire humain ? », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.1602


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Les études portant sur les précurseurs de la Théorie de l’Esprit tels que la compréhension des états attentionnels d’autrui ont été largement menées chez les grands singes et ont rapporté des résultats discordants. Tandis que de nombreuses études ont révélé que les grands singes prennent en compte l’état attentionnel d’autrui en se basant sur des indices tels que l’orientation du corps ou de la face afin de communiquer avec lui, la plupart des études portant sur les petits singes montre que ceux-ci sont capables de discriminer un humain attentif d’un humain inattentif grâce à des indices plus subtils comme la position des yeux. Le premier but de cette présente étude était de tester chez les macaques la propriété intentionnelle d’un geste de pointage préalablement appris par conditionnement et dirigé vers une récompense alimentaire cachée. Autrement dit, nous avons cherché à savoir si les macaques étaient capables d’utiliser ce geste en fonction de l’état d’attention du partenaire humain qu’il soit attentif ou inattentif. Le second but était de savoir quels indices – l’orientation du corps, du visage, l’état des yeux – étaient pris en compte par les macaques pour communiquer avec l’humain. Nous avons testé deux espèces de macaques socialement divergentes, les macaques de Tonkéan, (Macaca tonkeana), tolérants et égalitaires, et les macaques rhésus, (Macaca mulatta), caractérisés par une hiérarchie de dominance plus stricte, afin d’investiguer l’influence du type de sociabilité sur ces performances cognitives. Les macaques rhésus, vivant dans une société hautement hiérarchique, devraient être plus sensibles à des indices sociaux subtils tels que l’état des yeux que les macaques de Tonkéan subissant moins de pressions sociales au sein de leur groupe. Six macaques de Tonkéan et cinq macaques rhésus ont été testés dans sept conditions expérimentales faisant varier l’attention de l’humain selon l’orientation de son corps, son visage et l’état de ses yeux. Nos résultats montrent, en accord avec notre hypothèse, que les macaques de Tonkéan et les macaques rhésus sont capables d’utiliser de manière flexible le geste de pointage selon l’état d’attention du partenaire humain et qu’ils font plus d’alternances de regard entre l’humain et la nourriture cachée lorsque celui-ci est attentif qu’inattentif. Alors que les macaques de Tonkéan semblent particulièrement sensibles à la présence et à la mobilité des yeux du partenaire humain, les macaques rhésus sont quant à eux sensibles à davantage d’indices tels que l’orientation du corps, du visage ainsi qu’à la mobilité des yeux. Les macaques rhésus émettent aussi plus d’alternances de regard et donc surveillent plus l’état d’attention du partenaire humain que ne le font les macaques de Tonkéan.

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