Les services écologiques des bonobos (Pan paniscus)

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22 mars 2014

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David Beaune et al., « Les services écologiques des bonobos (Pan paniscus) », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.1641


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L’écologie des forêts d'Afrique tropicale dépend non seulement de la protection des habitats, mais également de la protection des espèces qui la composent telle que les primates frugivores, identifiés parmi les disperseurs de graines les plus importants pour de nombreuses plantes. L’étude de la dispersion de graines par des bonobos (Pan paniscus) dans une forêt tropicale humide du bassin du Congo est ici présentée. Les bonobos sont principalement frugivores (66% de toutes les sessions d'alimentation). Ils passent environ 3,5 h/jour à avaler des graines qui sont transportées dans l’intestin pendant 24 heures en moyenne. Pendant l'étude comportementale (22 mois), les graines de plus de 91 espèces de plantes ont été identifiées comme étant dispersées par endozoochorie dans l’estomac à une distance moyenne de 1,2 km de l'arbre-parent. Les graines passées germent plus rapidement, à des taux plus élevés et avec une plus grande survie post-dispersion que les graines non passées par le tube digestif d’un bonobo. L'influence du bonobo dans le réseau écologique devrait affecter 40 % des espèces d’arbres et 65 % des arbres individuels. Puisque les chevauchements fonctionnels avec d'autres frugivores sont faibles, le bonobo en tant que vecteur de dispersion de graines est susceptible d'affecter la structure et la dynamique des forêts. Nos conclusions classifient le bonobo (espèce menacée d’extinction) comme probable jardinier de la forêt du Congo.

Survival of Afrotropical primary forests depends not only on habitat protection but also on the protection of animal species such as frugivorous primates, recognized as the most important seed dispersers for many plants. Here we investigate seed-dispersal services by the bonobo (Pan paniscus) in an evergreen lowland tropical rain forest of the Congo Basin. In the long-term research site of LuiKotale, we investigated food habits and seed processing based on 22 mo of behavioural observation, seed trial experiment and long-term daily GPS tracking of a habituated ape community. Bonobos were mainly frugivores (66% of all feeding sessions), spending about 3.5 h d-1 swallowing seeds that were transported for an average of 24 h in the gut. On average, an individual bonobo dispersed 172 kg y-1of seeds (or 220,000 seeds y-1) of more than 91 plant species by endozoochory over an average distance of 1.2 km from the parent tree. Passed seeds germinated more rapidly, more successfully and had greater post-dispersal survival than unpassed seeds. Bonobo-dispersed plants accounted for 40% of tree species and 65% of individual trees in the study site (12 1-ha plots census). Since bonobos show little functional overlap with other frugivores, the loss of their seed-dispersal services is likely to affect forest structure and dynamics. Our results justify description of the threatened bonobo as a gardener of the Congo forest.

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