Les bonobos se rappellent-ils la voix de leurs anciens partenaires ?

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4 avril 2018

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Florence Levréro et al., « Les bonobos se rappellent-ils la voix de leurs anciens partenaires ? », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.2790


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Cet article présente notre étude sur la reconnaissance vocale à long terme des partenaires sociaux chez les bonobos Pan paniscus. Ces résultats ont été publiés en 2016 dans la revue Scientific Reports 6 : 22046 | https://doi.org/10.1038/srep22046 et, avec l'accord de tous les co-auteurs, nous proposons ici une version française de cette étude pour la Revue de Primatologie. La reconnaissance sociale à long terme est vitale pour les espèces vivant dans des réseaux sociaux complexes et dans lesquels des individus familiers peuvent se rencontrer à nouveau après de longues périodes de séparation. Chez les primates non humains qui vivent dans des environnements forestiers denses, la visibilité est souvent limitée ; et, la reconnaissance des partenaires sociaux à longue distance dépend de la communication vocale. Etonnamment, la reconnaissance vocale de partenaires après des années de séparation n'a jamais été testée chez aucune espèce de grand singe, malgré l’organisation complexe de leur société et leur intelligence sociale. Nous montrons ici que les bonobos, Pan paniscus, sont capables d’une reconnaissance vocale fiable de leurs partenaires sociaux, et cela même s'ils ont été séparés pendant cinq ans. Nous avons testé expérimentalement les réponses de bonobos aux vocalisations d’anciens membres de leur groupe qui avaient été transférés entre parcs zoologiques. Malgré de longues périodes de séparation, les sujets ont répondu plus intensément aux voix familières qu'aux voix d'individus étrangers. Cette observation démontre expérimentalement que les bonobos peuvent discriminer des individus sur la seule base d’indice acoustique même des années après leur dernière rencontre. Notre étude suggère également que les bonobos peuvent cesser de faire la distinction entre des individus familiers et non familiers après une période de huit ans, indiquant que les représentations vocales ou l'intérêt pourraient être limités dans le temps chez cette espèce.

In the present paper, we present our finding about the long-term vocal recognition of past social partners in bonobos Pan paniscus. These results have been published in 2016 in the journal Scientific Reports, 6:22046 | https://doi.org/10.1038/srep22046, and with the agreement of the co-authors, we propose here a French version on this study for the Revue de Primatologie. Long-term social recognition is vital for species with complex social networks, where familiar individuals can encounter one another after long periods of separation. For non-human primates who live in dense forest environments, visual access to one another is often limited, and recognition of social partners over distances largely depends on vocal communication. Vocal recognition after years of separation has never been reported in any great ape species, despite their complex societies and advanced social intelligence. Here we show that bonobos demonstrate reliable vocal recognition of social partners, even if they have been separated for five years. We experimentally tested bonobos’ responses to the calls of previous group members that had been transferred between captive groups. Despite long separations, subjects responded more intensely to familiar voices than to calls from unknown individuals—the first experimental evidence that bonobos can identify individuals utilizing vocalisations even years after their last encounter. Our study also suggests that bonobos may cease to discriminate between familiar and unfamiliar individuals after a period of eight years, indicating that voice representations or interest could be limited in time in this species.

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