8 juin 2021
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Levasseur‑Garcia Cecile et al., « Differentiation of Bovinae teeth from the Portel‑Ouest Mousterian cave (Loubens, Ariège, France) by near‑infrared spectroscopy and chemometrics », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.15000
Le site du Portel, situé sur le piémont pyrénéen en France (Ariège), comprend deux grottes : la grotte du Portel‑Est, célèbre pour ses peintures rupestres principalement magdaléniennes, et la grotte du Portel‑Ouest correspondant essentiellement à un habitat moustérien (Couches L à B1a : 135 000 à 36 300 ans avant le ; Ajaja, 1994, Tissoux, 2004). Les fouilles stratigraphiques de plus de cinq mètres de profondeur, réalisées dans le Portel‑Ouest par Joseph et Jean Vézian entre 1949 et 1987, ont révélé 33 vestiges néandertaliens associés à plus de 200 000 autres vestiges. Dans ces vestiges, 1483 restes de Bovinae ont été trouvés. Dans une étude paléontologique précédente, la différenciation entre Bos primigenius et Bison priscus s'est avérée difficile. En tenant compte de critères morphologiques, biométriques ou morphométriques, seuls 21 % des restes ont pu être attribués à l'un des deux genres, avec une nette prédominance pour Bison priscus. Ainsi, 79 % des restes de Bovinae n'ont pu être attribués à l'un ou l'autre des deux genres, soit parce qu'ils avaient des formes composites, soit parce qu'ils étaient trop fragmentés ou trop usés pour tenter une attribution spécifique. Le but du présent projet est donc de développer et d'exploiter l'outil rapide de spectroscopie proche infrarouge pour discriminer ces genres, en se concentrant sur les dents. Chaque dent de la base de données a été scannée à l'aide d'un spectromètre proche infrarouge. Pour 53 dents, la base de données contenant les spectres infrarouges a été complétée par l'expertise paléontologique désignant la dent comme appartenant à Bos ou à Bison. Des outils chimiométriques ont ensuite été utilisés pour construire un modèle permettant d'attribuer la dent à un genre, en fonction de son spectre infrarouge. Dans une dernière étape, le modèle a été utilisé pour prédire le genre de 76 dents qui ne pouvaient pas être attribuées au genre Bos ou Bison par les paléontologues. Cette étape a permis d'obtenir une projection de la population animale vivant à cette époque sur le site de Portel. Enfin, les résultats ont été comparés aux analyses paléogénétiques réalisés sur ces vestiges.