14 septembre 2018
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Le Gall Olivier, « Influences des glaciaires-interglaciaires sur les ichtyofaunes des eaux douces européennes », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.5570
Les ichtyofaunes continentales pléistocènes se composent d’espèces strictement d’eaux douces (sténohalines) et d’espèces pouvant s’adapter à des salures différentes (euryhalines) généralement migratrices à l’occasion de leur reproduction. Ces deux catégories de poissons sont caractérisées par des mobilités (possibilité de conquête de milieux) différentes, très limitées chez les sténohalines qui constituent la grande majorité des espèces nous intéressant, elles sont importantes chez les migrateurs. Les poissons sont des organismes fortement dépendants des températures, notamment en période de reproduction, et des compétences des milieux aquatiques. Ils devraient ainsi constituer d’excellents marqueurs des variations paléoclimatiques. L’étude des ichtyofaunes continentales sépare l’Europe en deux zones : 1) une Europe septentrionale fortement soumise aux glaciations dans laquelle seules les espèces « froides » ont survécu chez les sténohalines qui se limiteront à nous renseigner sur la compétence des rivières (Esox lucius). Dans cette aire géographique, les indications de variations de températures seront essentiellement le fait des migrateurs (Alosa alosa et Anguilla anguilla). 2) une Europe méridionale, moins soumise au froid, qui voit coexister « faune froide » et « faune chaude » dans laquelle des observations fines, fondées sur les « biozonations », sont théoriquement réalisables. Malheureusement les modifications climatiques y furent de faible ampleur. Le retour des espèces thermophiles en Europe septentrionale ne se fera, à partir de « zones refuges » d’Europe méridionale (en particulier la mer Noire et ses marges) qu’au Tardiglaciaire. Ce retour des espèces thermophiles s’est vraisemblablement réalisé en passant par les actuelles mers Baltique, du Nord et Manche.