16 novembre 2020
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Smaïn Laacher et al., « La diffusion de Persepolis en Tunisie comme blasphème », Questions de communication, ID : 10.4000/questionsdecommunication.22541
Les cas de blasphème constituent des polémiques prenant forme quand les défenseurs d’une sacralité religieuse s’opposent à ceux des libertés publiques. Les « tiers » y sont pris à partie, appelés à la fois à reconnaître le caractère « religieux » de l’événement dénoncé comme sacrilège et à statuer sur la légitimité – ou non – de la profanation dénoncée. Cette dynamique est analysée à la lumière des protestations soulevées à la suite de la diffusion du film d’animation Persepolis (Satrapi et Paronnaud, 2007) par une chaîne de télévision tunisienne. On observe que des institutions étrangères – françaises et iraniennes – s’opposent d’emblée autour de l’enjeu religieux de la représentation physique de Dieu. Cette polémique finit par s’imposer en Tunisie au cours d’une procédure pénale qui, loin d’instituer la figure d’un « tiers garant », deviendra l’arène d’un affrontement entre deux conceptions antagonistes de l’identité tunisienne.