12 septembre 2013
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Isabelle Gavillet, « Pour un usage modéré du constructivisme en sciences de l’information et de la communication », Questions de communication, ID : 10.4000/questionsdecommunication.4356
Longtemps écarté du vocabulaire des sciences de l’information et de la communication (SIC), le constructivisme fait surface et se présente selon les termes d’une polémique dans le cadre des études sur le journalisme. Par-delà un champ de recherche borné, il se pourrait que les enjeux relatifs à ce débat épistémologique témoignent d’une querelle émergente dans les SIC : la pensée scolastique contre la pensée réfléchie. D’un côté, une « hyper-identification émerveillée » et la reproduction systématique de théories « mandarinales » ; de l’autre, une attention à la construction sociale, scientifique et médiatique de la connaissance. L’origine d’une telle fracture est certainement à lire dans l’irruption d’objets sociaux dont l’analyse réclame une pluridisciplinarité de facto, révélant la faiblesse des modèles jusque-là allant de soi. La temporalité, la réflexivité, la dénaturalisation des objets sont des préoccupations constructivistes qui s’expriment dans l’étude de cas et dont il sera rendu compte par une réhistoricisation de la médiatisation des homosexualités. Cependant, le constructivisme en SIC comporte des limites, parmi lesquelles : un usage galvaudé du substantif, le risque d’une stérilisation de la pensée constructiviste par excès de précaution disciplinaire, et le fantasme de faire surgir « la » vérité alors qu’elle est affaire de position et d’opinion.