17 novembre 2018
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Muriel Briançon et al., « Lévinas, transhumances entre le religieux et le philosophique pour une éthique de l’altérité », Questions Vives, ID : 10.4000/questionsvives.2645
La réception de l’œuvre lévinassienne, composée de textes philosophiques et talmudiques, se caractérise – pour la plupart des lecteurs – par une confusion des genres textuels. Tant que Lévinas sera soupçonné de promouvoir la religion juive, son éthique de l’altérité n’aura pas droit de cité dans une école française républicaine et laïque qui bannit, à juste titre, tout prosélytisme religieux. Cette contribution a recours à la théorie du texte pour identifier les caractéristiques textuelles de l’œuvre, lever les malentendus, comprendre l’éventuelle « schizophrénie textuelle » de l’auteur et les régulations entre les fondamentaux d’un même questionnement radical. Si les pratiques textuelles talmudiques sont considérées comme renvoyant au religieux, la véritable opposition apparaît alors entre le sacré archaïque magico-mythique et une rationalité venue du soubassement métaphysique judéo-chrétien qui instaure la transcendance philosophique entre le Même et l’Autre. Transférer cette ressource rare et précieuse pour une éthique éducative de l’Autre, quoique délicate à faire valoir en contexte pluriel, mérite ce passage trans-textuel aux frontières des ordres textuels du symbolique.