Entre conflits et coopération

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31 mai 2022

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Pauline Fabre et al., « Entre conflits et coopération », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.4000/rac.27989


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En Océanie, à l’heure où les écosystèmes coralliens font face à de grands changements environnementaux, de nouvelles politiques de conservation se construisent et multiplient les mélanges et les interactions de normes (formelles/informelles, locales/étatiques) dans le cadre de la gouvernance des aires marines gérées et protégées (AMP). Dans cet article, nous portons notre attention sur la réémergence d’un système contemporain de gestion et de protection du milieu marin et récifal en Polynésie française, aux racines culturelles fortes, appelé rāhui. Aboli à la suite de la conversion au christianisme des communautés autochtones à la fin du XVIIIe siècle, le rāhui réapparaît à Tahiti comme un puissant outil de conservation des ressources récifales. A Teahupo’o, sur la presqu’île de Tahiti, le rāhui contemporain se présente comme une nouvelle politique de conservation qui mobilise différents registres de normes et de savoirs locaux et scientifiques, et des cadres juridiques et institutionnels à prétention universelle, et fait émerger une gouvernance de l’espace marin que nous qualifierons d’« hybride ». Nous proposons de mettre en lumière les controverses, au sens des divergences cognitives et normatives, qui animent les processus d’hybridation à l’œuvre dans cette gouvernance, qui, au-delà de la volonté affichée de coopération, se retrouvent plongée au cœur de tensions et de conflits.

Across Oceania, at the same time that coral reef ecosystems are confronting profound global environmental changes, emergent conservation policies are creatively implementing marine protected or managed area governance that demonstrates multiple forms of mixing and interaction between distinct normative regimes (formal/informal, local/State). In this article, we focus on the re-emergence of rāhui, a traditional mode of marine and terrestrial resources management, as a contemporary system for the protection of reef environments in French Polynesia with strong cultural roots. Abolished following Māʻohi (Indigenous Tahitian) conversion to Christianity of at the end of the 18th century, rāhui reappears today in Tahiti as a powerful tool for the conservation of marine resources in the face of environmental changes which threaten the wellbeing of island communities. In Teahupo’o, on Tahiti’s southern coast, contemporary rāhui presents itself as a new conservation policy mobilizing both local and scientific knowledge and institutional legal frameworks with pretension to universal applicability, thus exemplifying the emergence of what we identify as a “hybrid” resource governance. We propose to highlight the hybridization processes at work in this governance form, which, against a background of cooperation, finds itself plunged into the heart of tensions and conflicts specific to the cultural practice of rāhui.

En Oceanía, cuando los ecosistemas coralinos se enfrentan a grandes cambios ambientales, se construyen nuevas políticas de conservación y se multiplican las mezclas e interacciones de estándares (formal/informal, local/estatal) en el marco de la gobernanza, gestión y protección de áreas marinas. En este artículo, nos enfocamos en el resurgimiento de un sistema contemporáneo de gestión y protección del medioambiente marino en la Polinesia Francesa, con fuertes raíces culturales, llamado rāhui. Abolido tras la conversión al cristianismo de las comunidades nativas a finales del siglo XVIII, el rāhui reaparece en Tahití como una poderosa herramienta para la conservación de los recursos arrecifales. En Teahupo'o, en la península de Tahití, el rāhui contemporáneo se presenta como una nueva política de conservación que moviliza diferentes registros de estándares y conocimientos locales y científicos, y marcos legales e institucionales con reclamos universales, y trae a colación una gobernanza de lo marino espacio que calificaremos como “híbrido”. Nos proponemos dar la luz sobre las controversias, en el sentido de divergencias cognitivas y normativas, que animan los procesos de hibridación en marcha en esta gobernanza que, más allá del declarado deseo de cooperación, se encuentran inmersos en el seno de la tensión y el conflicto.

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