En marge des institutions ?

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À partir d’une ethnographie des institutions conçues non de manière statique, mais comme des processus, ce travail analyse la catégorie instituée de « musique contemporaine » dans l’Ouzbékistan indépendant des années 1990 et 2000, au moment où le pays est secoué par les bouleversements institutionnels qui suivent l’effondrement de l’URSS. Les deux événements observés, un « Festival international de musique contemporaine » et une master class de composition, ont suscité des pratiques et des discours qui ont en partie redessiné le paysage musical de Tachkent. D’abord soutenu par des ONG, les organisateurs se sont finalement rapproché des organes étatiques de la politique musicale. En insérant la « musique contemporaine » dans le système des institutions musicales du pays, ils mettent en œuvre un jeu de création réciproque entre les institutions et les catégories instituées.

Basing on the ethnography of institutions considered as processes and not as static objects, this article analyses the institutionalization of the musical category “contemporary music” in Uzbekistan in the 1990s and 2000s. The period corresponds to the profound institutional changes following the collapse of the USSR. The observation focuses on two events which occasioned practices and discourses that gave a new shape to the musical landscape of Tashkent: an “international festival of contemporary music” and a master class for young composers. These two events were first supported only by NGOs and occurred outside of state institutions, but then the organisers got closer to the state musical institutions. Analysing the insertion of the category “contemporary music” in the institutional system of the country, this article shows how institutions and instituted categories shape one another.

Basado en una etnografía de instituciones consideradas como procesos y no como objetos estáticos, este artículo analiza la categoría establecida de "música contemporánea" en la Uzbekistán independiente en los años 1990 y 2000. El período corresponde a los profundos cambios institucionales que siguieron al colapso de la URSS. La observación se centra en dos acontecimientos que dieron lugar a prácticas y discursos que rediseñaron parcialmente el paisaje musical de Tashkent: un "festival internacional de música contemporánea" y una clase magistral de composición. Inicialmente apoyados por ONGs, los organizadores finalmente se acercaron a los órganos estatales de la política musical. Analizando la inserción de la categoría "música contemporánea" en el sistema institucional del país, este artículo muestra cómo las instituciones y las categorías instituidas se moldean mutuamente.

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