7 février 2024
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Crunelle Vanrigh Anny, « Le titre de la pièce : numismatiques de Henry V », Recherches anglaises et nord-américaines, ID : 10.4000/ranam.565
Henry V fait circuler librement monnaies réelles (ecu), imaginaires (moy), ou encore issues du trafic des mots (souverain, couronne, noble, salut). L’onomastique renvoie aux monnaies (Pistol, Montjoy) et au métal (LeFer). Les échanges monétaires se substituent l’action militaire. Sur fond de numismatique, le texte s’emploie à déterminer la valeur royale, sa nature et ses signes. La légitimité du roi se cherche dans l’entre-deux entre la valeur intrinsèque du sang linéal et la valeur extrinsèque, by tale, conférée par les signes du pouvoir. En bonne logique, c’est la métaphore numismatique qui prend le questionnement en charge, entre un Moyen Âge qui voudrait que la valeur nominale des pièces soit conforme à leur titre en métal fin, et une économie chrématistique qui sait que « la monnaie (et jusqu’au métal dont elle est faite) reçoit sa valeur de sa pure fonction de signe » (Foucault). C’est pourquoi interroger les signes revient dans Henry V à interroger le signe monétaire, croisé dès le Prologue avec les signes linguistique et théâtral dont il partage les modes de fonctionnement articulés sur la symbolisation et l’échange, invitant le spectateur à voir (aussi) dans le Wooden O un atelier monétaire.