« Le marteau, l’abeille, l’image » : transmission, transformation et « transportation » de la philosophie dans le Novum Organum et The Advancement of Learning de Francis Bacon

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7 février 2024

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Mickaël Popelard, « « Le marteau, l’abeille, l’image » : transmission, transformation et « transportation » de la philosophie dans le Novum Organum et The Advancement of Learning de Francis Bacon », Recherches anglaises et nord-américaines, ID : 10.4000/ranam.638


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C’est un euphémisme que de dire que Francis Bacon ne se montre pas très favorable à la transmission de la tradition philosophique aristotélicienne, du moins telle qu’elle se pratique à son époque. Loin de faire progresser le savoir, la tradition scolastique entrave au contraire la mise en œuvre de cette « interprétation de la nature » qu’il appelle de ses vœux. Elle interdit notamment au philosophe de la nature de substituer une méthode « opératoire », fondée sur l’induction et sur l’expérience, à la science alors en vigueur, science qu’il décrit comme étant exclusivement verbale, et empêtrée dans des disputes infinies et des querelles absurdes. Le philosophe digne de ce nom doit imiter l’abeille, qui représente la synthèse parfaite entre la faculté empirique et la faculté rationnelle. Ce qui compte, ce n’est plus la transmission des vieilles idées mais la transformation de la philosophie et la « transportation » de la nouvelle méthode. Cet article s’efforce de montrer que c’est précisément en cela que la rhétorique et les images ont un rôle à jouer. Pour que la transmission puisse devenir « incitative » et non plus dogmatique, le savoir doit être partagé et transmis sous une forme « brisée », c’est-à-dire aphoristique. Quant aux images philosophiques, elles permettent d’inciter les « fils de la science » à agir, au lieu de se contenter de parler.

To say that Francis Bacon objected to the transmission of the (mostly Aristotelian) philosophical tradition of his day is putting it mildly. Far from advancing knowledge, he argues, tradition in its scholastic guise hampers the true course of the « interpretation of nature » because it makes it impossible for natural philosophers to substitute a truly operative approach, based on induction and experiment, for a purely verbal one, riddled with endless disputations and vain quibbles. The true philosopher must therefore imitate the bee, which embodies the perfect synthesis of the rational and empirical faculties. What matters is no longer the transmission of old ideas but the transformation of philosophy and the « transportation » of the new method. This article aims at showing that this is precisely where the full resources of rhetoric and images come into play. For transmission to become « incitative » rather than dogmatic, knowledge must be shared and transmitted in a « broken », aphoristic form. But Bacon also makes abundant use of philosophical images, the better to induce « the sons of science » to act, rather than merely speak.

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