7 février 2024
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Hélène Ibata, « A Questionable “Pleasure”: Ruins in John Piper’s and Paul Nash’s Wartime Landscape Paintings », Recherches anglaises et nord-américaines, ID : 10.4000/ranam.812
Le regain d’intérêt pour la tradition romantique dans l’art britannique des années 1940 a souvent été compris comme un déni des bouleversements de l’époque, et un désir de retour à une idylle pastorale perdue. La production de John Piper et Paul Nash dans le contexte de la seconde guerre mondiale peut toutefois suggérer que si les influences romantiques étaient indéniables et si ces peintres faisaient délibérément allusion à l’esthétique du paysage de la fin du xviiie siècle et du début du siècle suivant, ces références étaient souvent critiques. Il est possible de voir dans leur dialogue avec les traditions du pittoresque et du sublime, notamment, une conscience de l’impossibilité d’un retour à ces formes antérieures du paysage. En faisant état d’une disjonction irréversible avec le monde naturel, leurs paysages de guerre et peintures de ruines montraient avant tout que l’esthétisation de la dévastation était en soi problématique, et que l’artiste devait se confronter aux conséquences dévastatrices de l’action humaine.