31 décembre 2011
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Benjamin van den Bosche et al., « Évolution des formes de l’exploitation agricole dans la campagne normande (2500-30 avant J.-C.) », Revue archéologique de l’Ouest, ID : 10.4000/rao.813
La périphérie de l’actuelle ville de Caen (Calvados) a connu, ces quinze dernières années, un accroissement sans précédent de ses aménagements périurbains (zones industrielles, lotissements, routes, etc.), précédés d’autant d’opérations d’archéologie préventive, diagnostics ou fouilles, parfois sur des surfaces dépassant la dizaine d’hectares. Ce secteur de près de 1400 hectares (dont 500 ha étudiés) apparaît donc comme un terrain d’étude privilégié pour tenter de caractériser les modalités d’occupation de l’espace sur le temps long. L’étude présentée repose sur le développement d’un système d’information géographique (SIG) au sein duquel a été cartographié et renseigné l’ensemble des structures datées du Néolithique final à la fin de l’indépendance gauloise. Dans le cadre de cette analyse, l’accent a plus particulièrement été mis sur la délimitation chronologique des phases d’expansion et de contraction des domaines ruraux. Les auteurs ont également essayé de quantifier l’intensité de ces phénomènes. La confrontation des données a d’abord permis de mettre en lumière une tendance globale à la densification des occupations. Ce mouvement est toutefois loin d’être linéaire; deux pulsations fondamentales ont été identifiées. La première s’inscrit à la charnière du Bronze moyen et du Bronze final (entre les xve et xiiesiècles avant notre ère). Elle se traduit par la recrudescence d’enceintes domestiques vraisemblablement soumises à des déplacements réguliers au sein de territoires déjà largement ouverts. Le second épisode marquant débute autour de la deuxième moitié du vesiècle avant notre ère pour s’amplifier au iiie. Il correspond à une importante réforme des modalités de valorisation du milieu et des moyens de production. L’émergence des «fermes indigènes» s’accompagne d’une géométrisation pérenne des campagnes, d’une différenciation fonctionnelle des sites et de l’affirmation de propriétaires fonciers aisés. Les acquis portent aussi sur l’organisation spatiale du plateau de Mondeville au iersiècle avant notre ère. Cet espace rural apparaît alors fortement dynamisé par l’imbrication étroite d’établissements agricoles régulièrement espacés et interdépendants. Les spécificités du système agraire gaulois local, fondé principalement sur l’élevage et les cultures intensives, influent toutefois sur la taille et la structuration des territoires exploités.