18 janvier 2013
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Boaventura de Sousa Santos, « A filosofia à venda, a douta ignorância e a aposta de Pascal », Revista Crítica de Ciências Sociais, ID : 10.4000/rccs.691
L’ “épistémologie du Sud” que j’ai proposé vise la récupération des savoirs et pratiques des groupes sociaux qui, par la voie du capitalisme et du colonialisme, ont été historiquement et sociologiquement mis dans la position de n’être que l’objet ou la matière première des savoirs dominants, considérés comme les seuls valides. Les concepts centraux de l’épistémologie du Sud sont la sociologie des absences, la sociologie des émergences, l’écologie des savoirs, et la traduction interculturelle. Il ne s’agit d’ailleurs vraiment pas d’une épistémologie, mais d’un ensemble d’épistémologies. Au contraire des épistémologies du Nord, les épistémologies du Sud cherchent à inclure le maximum d’expériences et de connaissances du monde. Ainsi, elles englobent les expériences de connaissance du Nord après les avoir reconfigurées. Ainsi, se construisent des ponts insoupçonnés d’intercommunication, assurant notamment la liaison avec les traditions occidentales qui ont été marginalisées, discréditées ou oubliées du fait de la mise en place du canon de la science moderne au XIXème siècle.