1 octobre 2008
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Luciana Alocco, « Le domaine obscur et inconfortable de la « magie » », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.333
Le vocabulaire de la « magie », de « charme » à « sorcellerie », présente des définitions et des « désignants », allant des sciences aux arts (médecine, histoire, littérature), mais son domaine déclaré ne semble concerner que 8 entrées. Divination, magie, sorcellerie l’une renvoie à l’autre par un inconfortable chemin, jalonné d’un réseau lexical dépréciatif à l’égard de l’« art occulte », relégué au versant de l’ignorance, de la crédulité et de la superstition. Le syntagme même de « magie naturelle » est gommé en faveur de « science » et de « progrès ». Au fil des signatures du chevalier de Jaucourt, de Diderot, de l’abbé Mallet, on s’affronte à un labyrinthe inextricable et tortueux, d’où ressort une inquiétude irréversible à l’égard de la magie, dénonçant de précis enjeux idéologiques et rendant compte d’irréductibles antinomies entre lumières et ténèbres, religion et philosophie, savoir et ignorance.