Entre ironie philosophique et ironie romantique : les Salons de Diderot

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13 janvier 2011

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Laurence Mall, « Entre ironie philosophique et ironie romantique : les Salons de Diderot », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.4718


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Souvent drôles, les Salons déploient tout l’arsenal du rire décapant et de l’ironie démystifiante (burlesque, persiflage, mots d’esprit etc.), si familier aux philosophes, contre la médiocrité, la prétention, la corruption que Diderot dénonce dans les mauvaises toiles, chez les mauvais peintres, et dans la société qui les nourrit. Mais cette veine critique, qui parfois se fond dans la fameuse gaieté française, mondaine, libertine, voire blasphématoire, n’est certes pas le seul mode de l’ironie dans le texte. S’y ajoute par exemple une auto-ironie subtile soulignant les ambiguïtés dont Diderot est conscient dans ses propres positions sur l’art, ainsi que ses propres faiblesses de critique. Plus largement, une vision ouverte de la place de l’art dans la vie humaine abrite tantôt une adhésion passionnée à la croyance en la valeur de l’art, tantôt un scepticisme lucide sur ses limites. L’écriture fragmentée des Salons, analytique, critique et prosaïque d’un côté, parfois aphoristique et poétique de l’autre, rythme cette oscillation. Les Salons dépassent sans y renoncer l’ironie philosophique, et annoncent sans la constituer ce qui sera nommé ironie romantique, son contraire.

Between philosophical and romantic irony: Diderot’s SalonsBetween raillery and criticism, Diderot’s Salons display the whole range of corrosive laughter and demystifying irony highly familiar to the philosophes. The burlesque, mockery, witticisms, etc. are used as weapons against bad paintings, pompous and mediocre artists, and the corrupt society that make them possible. But this brand of critical irony, which sometimes takes the shape of the famous “French gaiety”, worldly, libertine, occasionally blasphemous, is far from being the only form of irony in the text. For example, Diderot also uses a subtle self-irony to underline some of his more ambiguous positions on art as well as the deficiencies in his own enterprise as a critic. More profoundly, his continuous meditation on the place of art in human life includes both a passionate belief in the value of art and a lucid questioning of its limits. Diderot’s fragmentary writing, which can be analytical, critical, and prosaic on the one hand, and sometimes lyrical and aphoristic on the other hand, anticipates what will soon be called romantic irony, without in any way renouncing what is commonly given as its opposite, philosophical irony.

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