9 octobre 2012
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Franck Cabane et al., « Denis Diderot et Françoise de Graffigny : silence scénique et mirages de l’identique », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.4929
Du siècle des Lumières à aujourd’hui, plusieurs critiques qui s’intéressent à Cénie de Françoise de Graffigny, qui triompha (25 représentations) à la Comédie Française en 1750, ont cru remarquer qu’elle annonçait la dramaturgie et l’esthétique sous-jacente du Fils naturel et du Père de famille, drames bourgeois de Diderot. Auteurs réputés pour leur liberté d’esprit, fréquentant parfois les mêmes « salons », Françoise de Graffigny et Denis Diderot sont des amateurs reconnus de spectacles théâtraux, raison pour laquelle ils sont l’un et l’autre souvent sollicités. Se sont-ils rencontrés? Se sont-ils lus? La Lorraine évoque les oeuvres de Diderot dans sa correspondance, mais elle ne semble pas l’avoir fréquenté, alors qu’elle connaît le tout Paris des Lettres, de Pellegrin à Voltaire, en passant par Crébillon fils. Par ailleurs, rappelons qu’elle meurt peu après la publication des pièces de Diderot. Pour sa part, le philosophe paraît bien silencieux sur le théâtre de la dramaturge. Après avoir repéré et analysé les références à Diderot dans la Correspondance de Mme de Graffigny, et rappelé le contexte polémique dans lequel s’inscrit la publication des pièces de Diderot, nous proposons un examen comparé des pièces de Françoise de Graffigny, Cénie et La Fille d’Aristide et de Diderot, Le Fils naturel et Le Père de famille. Après analyse, il apparaît que les deux auteurs composent, à partir d’une thématique commune, fréquentée par d’autres dramaturges, des textes de factures différentes, dont les orientations esthétiques et politiques sont également sensiblement différentes