16 novembre 2014
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Georges Benrekassa, « Les métamorphoses de l’« évidence » : Diderot et les limites du politique », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.5146
Pour donner à notre jugement sur Diderot politique une référence centrale, nous avons choisi de nous référer au ralliement à Lemercier de la Rivière, en fonction du concept commun à tous les Economistes : l’ « évidence » — celle des lois qui gouvernent le « monde moral » aussi bien que le « monde physique », ce qui convient au matérialiste aussi bien qu’un système finalisé par le maximum de jouissances. À son ralliement, mais aussi à sa prise de distance progressive, mais non définitive. Nous avons voulu retracer une marche vers une conception critique complexe de l’espace et de l’action politiques qui nourrira les écrits qui non seulement rassembleront les enseignements de l’expérience russe, mais qui les confronteront à une culture politique et sociale dont l’inflexion était déjà sensible depuis les Fragments politiques de 1772. On peut à partir de là mieux comprendre comment coexistent les contributions à la troisième édition de l’Histoire des deux Indes et la reprise et le prolongement dans l’Essai sur Sénèque du « D’abord philosopher » de la lettre à Necker de juin 1775 ; et surtout ce qui distingue la forme de « pratique théorique » de Diderot de la foi en un « art social » qui inspire aussi bien le d’Holbach de L’Ethocratie qu’elle gouvernera Condorcet.