7 décembre 2016
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Georges Dulac, « La Boussole nationale d’Alexandre Pochet et les Mélanges philosophiques pour Catherine II (la Russie des années 1770) », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.5388
On a souvent écrit que Diderot n’avait rien vu de la Russie, et que sa forme d’esprit, trop spéculative, ne lui avait pas permis d’appréhender les réalités du pays. S’il est vrai que dans ses propos à Catherine II, il a souvent jugé bon d’user de généralités ou de raisonner à partir d’exemples pris hors de Russie, il a plusieurs fois indiqué qu’il avait beaucoup enquêté sur place. Seules ses Observations sur le Nakaz et ses contributions à l’Histoire des deux Indes donneront un aperçu de la « calamité générale » qu’il avait observée depuis Pétersbourg. Un roman publié en 1790 peut révéler avec plus de détails les images masquées que contient virtuellement le discours qu’il a tenu à l’impératrice : dans La Boussole nationale sont abordés de manière très incisive la plupart des thèmes qui ont retenu son attention, qu’il s’agisse des institutions, des mœurs, des mentalités ou des entreprises civilisatrices de Catherine. Ce roman, en partie autobiographique, est l’œuvre d’Alexandre Pochet, négociant, puis comédien et entrepreneur de spectacles, qui a séjourné en Russie approximativement de 1763 à 1781 et paraît représentatif des Français bien informés que le philosophe a pu interroger à Pétersbourg.