20 ans après : la France et l’Allemagne dans la nouvelle Europe

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6 décembre 2013

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Joachim Schild, « 20 ans après : la France et l’Allemagne dans la nouvelle Europe », Regards sur l’économie allemande, ID : 10.4000/rea.4219


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Le lancement de la revue Regards sur l’économie allemande en 1991 se situe dans le contexte historique de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, de la réunification allemande en octobre 1990 et de l’éclatement de l’Union soviétique fin 1991. Cette succession de séismes politiques au plan allemand, européen et international ne pouvait pas ne pas provoquer une multitude d’interrogations : sur la place future de cette Allemagne unifiée en Europe, sur ses relations avec son partenaire privilégié en Europe qu’est la France, ainsi que sur le rôle du bilatéralisme franco-allemand au sein de la construction européenne.Avec le recul de deux décennies, nous pouvons jeter un regard sur la pertinence de certaines de ces questions de l’époque quant à la place des relations franco-allemandes dans la nouvelle Europe. A l’époque, un bon nombre d’observateurs et d’acteurs politiques français partaient de l’idée que l’Allemagne unifiée serait capable de digérer assez rapidement les coûts financiers de l’intégration économique de l’ex-RDA. L’unification augmenterait donc non seulement les ressources démographiques de son pouvoir, mais aussi le poids économique qu’elle pourrait mettre sur la balance en Europe. Appuyée sur son poids économique et mettant à profit ses liens historiques et culturels avec les pays de l’Europe centrale et orientale, la RFA serait tentée de renouer avec ses rêves d’une « Mitteleuropa » sous influence allemande, datant d’une autre époque. Dans tous les cas, elle prendrait une place incontournable dans cette Europe reconfigurée, la place d’une « Zentralmacht » (Schwarz, 1994) – d’une puissance centrale aussi bien au sens géographique que politique du terme. Cette Allemagne n’abandonnerait-elle pas petit à petit son profil bas en matière de politique étrangère, sa culture de retenue et d’autolimitation de ses ambitions ? N’adopterait-elle pas un style de politique étrangère plus décomplexé, plus ‘musclé’, bref plus ‘normalisé’ à l’instar d’une puissance moyenne telle que la France et le Royaume-Uni ? Et, finalement, cette Allemagne, n’aurait-elle pas plus d’options diplomatiques en Europe que de miser avant tout sur une « relation privilégiée » avec la France dans le cadre de l’Union européenne, s’appuyant sur des coalitions mouvantes au sein d’une Union européenne élargie et en établissant des liens stratégiques avec la Russie ?La France, quant à elle, ne se trouverait-elle pas reléguée au second rang en Europe, géographiquement – et aussi politiquement – à la périphérie du continent européen réunifié ? Ses atouts de puissance sur la scène mondiale – son statut de vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et sa bombe atomique – n’étaient-ils pas dévalorisés ?Les années cinquante et surtout les années soixante du vingtième siècle étaient marquées par une place centrale et prépondérante de la France au sein de la politique ouest-européenne et dans le cadre des relations franco-allemandes. Puis, les deux décennies depuis la fin des années soixante jusqu’à la fin de la guerre froide étaient caractérisées par une sorte d’équilibre des déséquilibres entre la puissance politico-militaire de la France et la puissance économico-monétaire de la RFA. Cette nouvelle époque qui s’est ouverte en 1990, verrait-elle un glissement vers une hégémonie allemande au sein du « couple » franco-allemand, et au-delà, dans cette Europe nouvelle ? Et même au cas où la qualité des relations bilatérales pourrait être maintenue et développée, la force commune d’entraînement du tandem franco-allemand au sein d’une Union européenne qui s’élargit sans cesse, ne se trouverait-elle pas forcément diminuée ?Avec le recul qui est le nôtre aujourd’hui, il nous est possible de donner des éléments de réponse à certaines de ces questions. Dans cet article, nous nous proposons d’évaluer la qualité des relations franco-allemandes pendant ces deux décennies, mais aussi la fonction qui fut et qui est la leur au sein de l’Union européenne. Pour ce faire, nous analysons les défis au plan européen et international et au plan bilatéral, et la manière dont les deux pays ont su y faire face. Mais d’abord, il peut paraître utile de rappeler quelques grandes lignes de continuité de la politique européenne et bilatérale des deux voisins.

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