Binet et la prestidigitation : comprendre les outils psychologiques des magiciens avec les outils méthodologiques du 19ème siècle

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4 juin 2019

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Alors qu’il est directeur adjoint au laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne, Alfred Binet (1857-1911) décide, en 1894, d’étudier une nouvelle population de sujets : les prestidigitateurs. Pour réaliser cette étude, il a recours à des magiciens professionnels de renom, notamment Gustave Arnould (1850-1920) et Edouard-Joseph Raynaly (1842-1918). Mais surtout il décide d’utiliser avec l’aide d’un ancien collaborateur d’Etienne-Jules Marey (1830-1904), Georges Demenÿ (1850-1917), un appareil nouveau : le chronophotographe. En effet, pour réaliser cette étude, Binet se sert de la chronophotographie qui permet de décomposer les mouvements rapides et imperceptibles à l’œil nu. L’utilisation de cette technique lui permet de souligner l’implication de certains mécanismes psychologiques dans les tours de magie ; mécanismes qui sont encore étudiés dans les recherches actuelles, comme le détournement d’attention, mais aussi le boniment ou le recours à des écrans. Dans cet article, nous mettons en perspective certaines conclusions de Binet avec les travaux actuels sur la psychologie de la prestidigitation. Nous présentons ensuite le cheminement ayant conduit Binet à l’utilisation de la chronophotographie pour étudier la magie.

When he is the deputy director of the Laboratory of Physiological Psychology at the Sorbonne in 1894, Alfred Binet (1857-1911) decides to study a new population of subjects: the magicians. In order to achieve his investigation on magicians, he relies on well-known professional magicians, notably Gustave Arnould (1850-1920) and Edouard-Joseph Raynaly (1842-1918). But above all, he decides to use, with the help of a former collaborator of Etienne Jules Marey (1830-1904), George Demenÿ (1850-1917), a new apparatus: the chronophotograph. Indeed, chronophotography allows Binet to decompose fast moves, which cannot be seen with the naked eye. The use of this technique allows him to highlight the role of certain psychological mechanisms involved in magic tricks (e.g., the misdirection principle, the role of patter or the use of screens) and that are still studied these days. In this article, we put Binet’s conclusions and actual studies in this field in perspective. We also present how Binet decided to use chronophotography to study magic.

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