25 juillet 2020
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Dominique Chevé et al., « L’épidémie, désordre nécessaire à la légitimation des pouvoirs », Recherches & éducations, ID : 10.4000/rechercheseducations.8901
Dans la perspective anthropologique de mise en évidence d’invariants fortement structurants du social, l’épidémie (de la peste à la Covid-19) nous paraît être une médiation essentielle aux processus de revivification des pouvoirs, qu’il soit politique, religieux ou médical et technologique. Les temps d’épidémies sont des moments d’excès de tous ordres. Or il semble que ce soient bien les représentations qui fassent exister l’événement que constitue la crise épidémique. Ainsi la peste, de “ Pestis ”, renvoie à l’anomie qui se manifeste par l’inhumain, le monstrueux au travers de bouleversements et d’éclatements des liens sociaux et des règles morales comme l’atteinte des corps voire la décomposition des chairs qui accompagnent la déliquescence de la société. Pourtant, “ Pestis ” n’est pas seulement le chaos. Il faut que la société atteinte, jugée parfois fautive, ou du moins responsable, s’efface pour laisser la place à une autre société et qu’un dynamisme nouveau invente un arrangement inédit. « Pestis » précède et provoque la mutation de la société ; elle permet à la société de se renouveler mais aussi de mettre au jour les différents modes de légitimation des pouvoirs.