De l’effacement de l’auteur de genre au geste autobiographique comme stratégie de réaffirmation du moi de l’écrivain : l’exemple d’Agatha Christie et de Jean Meckert

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28 novembre 2023

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Marc Vervel, « De l’effacement de l’auteur de genre au geste autobiographique comme stratégie de réaffirmation du moi de l’écrivain : l’exemple d’Agatha Christie et de Jean Meckert », Recherches & travaux, ID : 10.4000/recherchestravaux.7033


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Si la tradition bourdieusienne use du terme de « stratégie » pour rendre compte de l’ensemble des effets de circulation à l’intérieur d’un champ, ce terme peut aussi renvoyer très concrètement aux moyens déployés par les écrivains associés au « genre » pour maîtriser leur ethos et réinvestir la fonction-auteur ; alors que la littérature de genre, associée à la culture médiatique se donnant sous le signe de la sérialité, tend à récuser l’identité et le « nom » d’auteur ou à en faire l’équivalent d’une pure marque, il est intéressant de constater à cet égard que certains écrivains, associés notamment au roman policier, ont pu proposer à l’occasion au lecteur une autobiographie, ou en tout cas — tant la frontière entre autobiographie et autofiction peut s’avérer ici difficile à établir — déployer ce qu’on appellera un geste autobiographique dans des textes au statut parfois incertain, mais qui se donnent en tout état de cause selon des modalités différentes du reste de l’œuvre de leurs auteurs. On se penchera ici sur le cas d’Agatha Christie et de Jean Meckert, écrivains très différents mais confrontés tous deux à un rapport problématique aux questions de la mémoire et de l’identité, et aux problématiques croisées qui peuvent dès lors se lire dans leurs textes respectifs. Ce qui se lit ici de diverses manières, c’est de fait un ensemble de motifs et de moyens destinés à détourner les enjeux attendus du récit autobiographique pour mettre en scène une image d’écrivain en prise avec l’art et l’imaginaire créateur.

While the Bourdieusian tradition uses the term ‘strategy’ to account for all the effects of circulation within a literary field, this term can also refer very concretely to the means deployed by writers associated with the ‘genre’ to master their ethos and reinvest the authorial function; while genre literature, associated with the media culture of seriality, tends to reject the identity and ‘name’ of the author, or to make it the equivalent of a pure brand, it is interesting to note that some writers, particularly those associated with crime fiction, have occasionally offered the reader an autobiography, Or at any rate—given that the boundary between autobiography and autofiction can be difficult to establish—they have developed what we will call an autobiographical gesture in texts whose status is sometimes uncertain, but which in any case are presented in ways that differ from the rest of their authors’ work. We will be looking here at the cases of Agatha Christie and Jean Meckert, two very different writers who were both confronted with a problematic relationship to questions of memory and identity, and the intersecting issues that can therefore be read in their respective texts. What can be read here in a variety of ways is in fact a set of motifs and means designed to divert the expected stakes of the autobiographical narrative in order to stage an image of the writer in the grip of his own identity.

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