26 avril 2019
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François Sicot et al., « Le pluralisme thérapeutique des migrants et héritiers de l’exil maghrébin en France. Nouvelles données et perspectives », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.10870
Les itinéraires de soins des patients maghrébins adoptent souvent des formes de pluralisme médical. Ces patients, migrants ou nés en France, recourent en effet pour bon nombre à des soins traditionnels au Maghreb (fqih, roqya, prière, désensorceleur). L’existence de ces pratiques s’explique tout autant par le rapport entretenu avec les cultures du pays d’émigration et la trajectoire sociale que par le temps passé dans le pays d’accueil ou l’expérience migratoire. Les patients et leurs proches ne sont pas ancrés dans une culture d’origine qui expliquerait leurs recours, car ils n’impliquent pas la croyance ou une adhésion pleine et entière à une étiologie des troubles mentaux. Une offre disponible, facile d’accès ainsi que des insatisfactions vis-à-vis de la psychiatrie expliquent le pragmatisme dont font preuve les patients et leurs proches en recourant à une diversité de soins. Les recours traditionnels peuvent être réalisés en France ou lors d’un retour au pays d’origine, ici et là-bas. Mais lors de leurs retours au pays, les patients maghrébins peuvent également consulter des psychiatres dont ils apprécient l’empathie et le partage de référentiels communs. Le pluralisme médical des patients maghrébins en France représente une modalité de l’expérience transnationale.