29 janvier 2021
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Camille Gardesse, « La dispersion de personnes exilées : ce que la spatialisation des CAO révèle des politiques migratoires et urbaines », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.15602
Cet article aborde les logiques de dispersion de personnes exilées au travers de l’ouverture de CAO (centres d’accueil et d’orientation) dans deux villes petite et moyenne rencontrant de fortes problématiques de vacance résidentielle. L’étude de la spatialisation de ces dispositifs, à l’échelle nationale mais aussi à l’intérieur de ces villes, permet de mettre au jour des dimensions structurelles des politiques publiques, urbaines et migratoires. Dans un contexte de politique migratoire centralisée donnant lieu à une répartition spatialisée et quantitativiste des personnes exilées, l’article montre que les collectivités et les interactions locales jouent tout de même un rôle important dans la possibilité de leur implantation. Si les acteurs institutionnels locaux développent des discours sur l’opportunité que peut représenter l’arrivée d’exilés pour leurs territoires, celle-ci doit néanmoins selon eux rester discrète, voire invisible dans l’espace urbain. L’article met au jour le caractère classiquement descendant de l’action publique pour ces dispositifs pourtant inédits : leurs localisations sont décidées à l’aune de catégories habituelles des politiques urbaines, autour de l’injonction à la « mixité » et de représentations ethnicisantes.