L’Organisation internationale pour les migrations et la surveillance des populations de déplacés du Sud

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21 octobre 2022

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Younès Ahouga, « L’Organisation internationale pour les migrations et la surveillance des populations de déplacés du Sud », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.21420


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L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prône l’usage des données pour stabiliser les populations de déplacés du Sud. Durant les années 2010, elle développa et perfectionna trois technologies numériques les ciblant : la Matrice de suivi des déplacements, le système de surveillance des frontières MIDAS et l’application mobile MigApp. Cet article avance que ces technologies convergent en un agencement de surveillance qui disciplinerait les déplacés selon une rationalité biopolitique et la production technocratique des données. Cet agencement délimite des espaces cognitifs et physiques pour capturer et relâcher les déplacés et leurs données en cinq étapes de surveillance : observation, standardisation des données, application de mécanismes de sécurité, capture disciplinaire, capture responsabilisante. Bien qu’il produise des données à l’utilité incertaine et qu’il ignore les politiques de sécurisation des États du Nord, l’agencement légitime l’autorité de l’OIM dans un champ humanitaire qui ne relève pas de ses prérogatives historiques.

The International Organization for Migration (IOM) advocates for the use of data to stabilize the displaced populations of the global south. During the 2010s, it developed and enhanced three digital technologies targeting them: the Displacement Tracking Matrix, the border surveillance system MIDAS, and the mobile application MigApp. This article argues that these technologies converge into a surveillant assemblage that seeks to discipline displaced people according to a biopolitical rationality and the technocratic production of data. This assemblage delineates cognitive and physical spaces to capture and release displaced people and their data through a five-step surveillance: observation, standardization of data, application of security mechanisms, disciplinary capture, empowering capture. While the assemblage produces data of uncertain usefulness and ignores the securitization policies of the global north, it legitimizes the authority of the IOM within a humanitarian field that falls outside its historical prerogatives.

La Organización Internacional para las Migraciones (OIM) aboga por el uso de datos para estabilizar las poblaciones desplazadas del sur. Durante la década de 2010, desarrolló y perfeccionó tres tecnologías digitales dirigidas a los desplazados: la Matriz de seguimiento de desplazamiento, el sistema de vigilancia de fronteras MIDAS y la aplicación móvil MigApp. Este artículo sostiene que estas tecnologías convergen en un arreglo de vigilancia que disciplinaría a los desplazados de acuerdo con la racionalidad biopolítica y la producción de datos tecnocráticos. Este arreglo delimita los espacios cognitivos y físicos para capturar y liberar a los desplazados y sus datos en cinco etapas de vigilancia: observación, estandarización de datos, aplicación de mecanismos de seguridad, captura disciplinaria, captura empoderadora. Aunque produce datos de utilidad incierta e ignora las políticas de securitización de la migración de los estados del norte, el arreglo legitima la autoridad de la OIM en un campo humanitario que cae fuera de sus prerrogativas históricas.

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