1 décembre 2010
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Catherine Boudet, « Les Franco-Mauriciens : une diaspora pollinisée », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.4215
Cet article examine le passage en diaspora de la minorité anciennement dominante des Franco-Mauriciens (ou Mauriciens blancs d’origine française), qui au moment de la décolonisation de Maurice (1947-1968) ont émigré massivement, vers l’Afrique du Sud en particulier. La mémoire diasporique qui s’est constituée sous l’impulsion de la peur d’un « péril hindou », revêt un caractère à la fois obsidional et dominant et légitime l’attachement de la diaspora à la nation mauricienne en le fondant sur la revendication du caractère de primo-arrivants dans l’île. La dispersion des Franco-mauriciens ne relève pas d’une logique unitaire, fonctionnant sur le mode de la filiation comme les diasporas classiques, sans pour autant se satisfaire d’une conception rattachant le groupe à une culture nomade suivant le modèle du rhizome. La métaphore de la pollinisation ouvre une troisième voie dans l’étude des diasporas, évoquant une dispersion qui cherche à se perpétuer sur le mode du semblable, du proche.