26 juillet 2013
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Paolo Gaibazzi, « Diaspora without Homeland: Slave Descendants and the Cultural Politics of Ancestry in the Upper Gambia River Valley », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.6253
Cet article examine comment la mémoire de la migration est utilisée pour maintenir les frontières entre statuts sociaux en Gambie, notamment entre les personnes de condition libre et les descendants d’esclaves. Basé sur des recherches ethnographiques et historiques parmi les communautés soninkés de la région de l’Upper River, l’article montre que l’oubli des origines et des parcours migratoires des descendants d’esclaves participe à la reproduction de leur condition servile. Bien que tous les villageois aient des origines étrangères, les descendants d’esclaves restent stigmatisés du fait de leur généalogie « inexistante ». Contrairement aux personnes de statut libre, ils ne peuvent pas inscrire localement leur histoire diasporique dans les traditions orales ni dans les généalogies de l’immigration. En s’appuyant sur l’étude de cas d’une famille d’origine servile, l’article montre également que les descendants d’esclaves peuvent contester cette amnésie. Nous examinons notamment les possibilités et les limites des récits « subalternes » vis-à-vis de la production hégémonique du passé.