11 mai 2018
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Hélène Quashie, « Les « origines » présumées du chercheur. Ethnicisation et racialisation de la relation d’enquête dans des contextes migratoires vers le « Sud » (Sénégal) », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.8669
Cet article analyse dans quelle mesure la catégorisation ethnoraciale du chercheur par ses enquêtés peut influencer la collecte et l’analyse des données de terrain. La réflexivité associée au processus d’enquête interroge souvent les effets de l’âge, du sexe et de l’appartenance sociale du chercheur. Mais il est peu souvent question, dans la littérature scientifique, du croisement de ces variables sociologiques avec l’identité ethnoracialisée assignée à l’enquêteur. L’étude de migrations Nord-Sud inversées, en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord vers le Sénégal, se prête particulièrement à ce questionnement. Les contextes et expériences migratoires décrits sont très différents, mais tous marqués par des processus d’ethnicisation et de racialisation réciproques, eux-mêmes renforcés par des asymétries de classe et une liberté inégale de circulation Nord-Sud. Déconstruire les situations d’interlocution, le rôle de la « culture » comme masque des rapports sociaux, ainsi que la (non) maîtrise des effets des « marqueurs ethniques » permet alors de repenser la distance sociale intrinsèque à la relation d’enquête.