30 novembre 2023
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S. L. Nikolaev et al., « Расхождения Новгородской 1 летописи и Новгородско-Софийских сводов на материале «Повести временных лет» », Revue des études slaves, ID : 10.4000/res.6351
Parmi les monuments de la tradition annalistique de Novgorod, se trouvent la Version récente de la Première chronique de Novgorod (Novgorodskaja pervaja letopis′ – mladšij izvod) et le groupe dit de Sainte-Sophie de Novgorod (comprenant la Chronique de Novgorod dans le manuscrit de Karamzin – Novgorodskaja Karamzinskaja –, la IVeChronique de Novgorod – Novgorodskaja IV-ja- et la Ire Chronique de Sainte-Sophie – Sofijskaja I-ja) qui sont liées entre elles de manière complexe. D’ordinaire, on y cherche des traces de la « Compilation primitive » qui précèderait le Récit des temps passés (Povest′ vremennyx let), et cependant, elles contiennent un texte identique à celui du Récit des temps passés, ou très proche, ce qui permet de se livrer à une com- paraison rigoureuse de toutes les copies conser- vées. Pour affiner l’histoire textuelle des chro- niques de Novgorod, on essaie de trouver des preuves de leur proximité avec les groupes de copies du Récit des temps passés (Chronique laurentienne – Lavrent′evskaja letopis′ et Chronique hypatienne – Ipat′evskaja letopis′). La théorie la plus communément admise est celle d’une contamination entre la branche hypatienne du Récit des temps passés et la Version récente de la Première chronique de Novgorod. On a également supposé que c’est la branche laurentienne qui a influencé le groupe dit de Sainte-Sophie de Novgorod, ou bien la copie de la Trinité, ou encore l’Hypatienne. Le propos de cet article est de tester systématiquement les leçons qui se différencient le plus fortement, là où, dans le même fragment la Version récente de la Première chronique de Novgorod et les chroniques de Sainte-Sophie diffèrent. Dans ce cas, la première suit l’Hypatienne et les autres la Laurentienne. Nous avons tenté d’expliquer ces cas où les deux principaux représentants de l’annalistique novgorodienne s’opposent entre eux. L’article analyse ligne à ligne, d’après les textes des principales copies conservées, plus de 40 fragments où l’on peut déterminer les leçons primitives et secondaires. Il s’avère que les leçons de la branche hypatienne et de la Version récente de la Première chronique de Novgorod transmettent les leçons primitives. Par conséquent, les deux branches sont proches quand elles donnent toutes deux la version primitive du Récit des temps passés. On doit donc considérer comme erronée l’hypothèse d’une contamination de ces deux traditions. Inversement, les rapprochements entre le groupe de Sainte-Sophie avec la branche de la Lauren- tienne peuvent être identifiés comme secondaires et sont situés du début du récit jusqu’aux années 1070. Il en résulte que soit ces textes ont une parenté très proche, soit le groupe de Sainte-Sophie de Novgorod est apparu à la suite d’une contamination avec une branche autonome de la Laurentienne, ou simultanément avec les copies de la Laurentienne et de la Chronique de Radziwiƚƚ (Radzivilovskaja letopis′). Dans ce cas, le chroniqueur novgorodien a eu recours à une version proche du manuscrit de la Laurentienne après sa séparation d’avec la Radziwill, ce qui se serait produit après le début du xiiie siècle.