Un climat de compétition : le changement climatique comme économie politique dans la fiction spéculative, 1889-1915

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27 juin 2023

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Steve Asselin, « Un climat de compétition : le changement climatique comme économie politique dans la fiction spéculative, 1889-1915 », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.11630


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Cet article démontre de quelle manière le premier foyer d’importance de la fiction sur le changement climatique à la fin du xixe et au début du xxe siècles intègre déjà le climat dans une rhétorique économique qui considère la politique climatique comme une compétition à somme nulle entre des nations rivales. Dans la fiction spéculative de cette période, le changement climatique est principalement la conséquence de projets de géo-ingénierie humaine à grande échelle visant à transformer le monde. Des exemples de ce changement climatique anthropique délibéré se trouvent dans des textes de Jules Verne, Mark Twain et George Griffith. Les écrivains de science-fiction ont trouvé plusieurs manières de monétiser des aspects de la nature qui ne l’avaient pas encore été, comme le climat, en tant que ressources pour l’économie de marché ; l’accès aux ressources, par la suite, est devenu une part de l’équilibre économique et politique du pouvoir entre les entités étatiques. Des intrigues visant à perturber, contrôler, et monopoliser le climat ont été conceptualisées comme des plans capitalistes grandioses capables de provoquer des dégâts collatéraux considérables ; pourtant beaucoup de ces romans présentent la géo-ingénierie comme une entreprise louable opérant dans le cadre d’un intérêt économique légitime. Par ailleurs, plusieurs récits transforment carrément le temps météorologique en arme et convertissent le changement climatique en une puissance militaire, présentant le même genre de stratégie de fuite technologique qui définit une course à l’armement. L’économie des premières fictions du changement climatique présage, et nous conditionne potentiellement, à voir le climat comme une ressource pour laquelle il faut se battre.

This paper demonstrates how the first major locus of climate-change fiction in the late nineteenth and early twentieth centuries already integrates climate into an economic rhetoric that views climate policy as a zero-sum competition between rival nations. In speculative fiction of the period, climate change occurs principally as a result of largescale human geoengineering projects aimed at transforming the world. Examples of this deliberate anthropogenic climate change include texts by Jules Verne, Mark Twain, and George Griffith. Sf writers found ways to monetize as-yet-unincorporated aspects of nature such as climate as resources for the market economy ; access to resources, in turn, became part of the economic and political balance of power between state entities. Plots to disrupt, control, and monopolize climate were conceptualized as grandiose capitalist schemes capable of unleashing significant collateral damage ; yet many of these novels present geoengineering as laudable entrepreneurship operating out of legitimate economic self-interest. At the extreme, several stories outright weaponize the weather and convert climate change into military might, featuring the same kind of technological brinksmanship that defines an arms race. The economics of early climate change fiction foreshadows, and potentially conditions us, to view climate as a resource worth fighting for.

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