De l’imaginaire des retombées au Bunker Bildungsroman : l’imaginaire nucléaire après l’utopie

Résumé Fr En

En utilisant deux concepts issus des œuvres de Tarkovskij et d’Aleksievič (Stalker et La Supplication. Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse), celui de réduction d’échelle du nucléaire en termes à la fois spatiaux et temporels, et celui de fiction contaminée, cet article étudie le phénomène Métro 2033. À travers les structures et les capacités des narrations transmédiatiques, Métro 2033 transforme l’imaginaire des retombées en un récit nouveau, produit et réalisé de manière collective, qui sera ici nommé « Bunker Bildungsroman », favorisant l’hyperlecture et les récits émergents des participants eux-mêmes. Cette interprétation multidirectionnelle et dialogique à la croisée des mondes nucléaires possibles issus du réel, de l’imaginaire, du vécu ou d’extrapolations fait du Bunker Bildungsroman un puissant manuel d’exploration.

Using two concepts providing by the Tarkovskij and Aleksievič’s works (Stalker and Voices from Chernobyl), scaling down the nuclear in terms of both space and time and the idea of contaminated fiction, the article focuses on the Metro 2033 phenomenon. Through the structures and capabilities of transmedia storytelling, Metro 2033 transforms fallout fantasy into a new, collaboratively produced and performed narrative, coined “bunker bildungsroman”, fostering hyper-reading and participants’ own narratives of emergence. The multidirectional, dialogic interpretation between the real, the imaginary, the lived and the speculative potentialities of the nuclear mobilizes the bunker bildungsroman into a powerful handbook of living.