30 juin 2019
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Hélène Breda, « Science-fiction féministe, des œuvres aux fans », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.2271
Cet article porte sur les fandoms féminins et féministes de science-fiction entre la seconde moitié du vingtième siècle et les années 2010. Il a vocation à montrer que, bien que la SF ait souvent été considérée comme un domaine culturel à domination masculine (des auteurs aux publics, en passant par la représentation des personnages), de nombreuses lectrices et spectatrices se sont approprié le genre. J’ai tout d’abord replacé ce sujet dans une perspective historique, en expliquant que les fandoms féminins de SF ont été créés en opposition aux communautés d’écrivains et de fans hommes qui les rejetaient. En conséquence, les « fannes » ont dû organiser des activités quelque peu clandestines et produire leurs propres créations dérivées, telles que des fanzines de SF entièrement féminins. Ce faisant, elles mettent à profit le potentiel féministe spécifique à la science-fiction pour gagner en agentivité et pour diffuser des idées relatives aux droits des femmes. Dans la seconde partie de mon étude, à travers l’exemple de créations faniques inspirées par les œuvres d’Ursula K. Le Guin, Marion Zimmer Bradley et Margaret Atwood, je développe l’hypothèse selon laquelle ces productions (fanfictions, fanarts, objets divers) sont à la fois des outils d’empowerment féminin et des supports pour le militantisme féministe.