17 décembre 2020
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Connor Pitetti, « Les usages de la fin du monde : l’apocalypse et la post-apocalypse en tant que modes narratifs », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.8808
En survolant plusieurs récits fictionnels, religieux, philosophiques et politiques sur la fin des temps, cet article identifie deux stratégies de narration sur la fin du monde. Les récits apocalyptiques utilisent l’idée de la fin pour donner une structure à l’expérience historique. En narrant la fin comme un moment de rupture qui crée une division absolue entre l’ancien et le nouveau monde, ils décrivent l’Histoire comme une série de transitions clairement définies et donc compréhensibles, entre des moments ou des époques distincts. Les récits post-apocalyptiques compliquent ces comptes rendus bien organisés en narrant les « fins » comme des transformations historiques complexes qui incluent l’idée de survie et de continuité et qui troublent ainsi les distinctions avant/après. Plutôt que de présenter une vue d’ensemble exhaustive et donc empiriquement stabilisatrice de l’histoire, ils attirent l’attention sur la nature indéterminée des processus en cours du changement historique. En se concentrant sur la compréhension conceptuelle du changement historique qui sous-tend différents genres de récit de fin des temps, cet article veut clarifier la terminologie théorique de l’apocalypse et de la post-apocalypse, et propose une analyse plus claire des façons dont sont utilisées différents types d’histoires contemporaines sur la fin du monde afin de fournir un soutien conceptuel aux actions politiques du présent.