28 juin 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2264-6949
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Simon Bréan, « Filiation et novum temporel : le cas d’Interstellar et d’Arrival », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.8970
Interstellar (Christopher Nolan, 2014) et Arrival (Denis Villeneuve, 2016) offrent chacun un exemple remarquable de mise en tension de la charge affective propre au développement des personnages – affection, dilemme, sacrifice – et de la distanciation cognitive propre au novum qu’ils proposent ; novum lié à la temporalité, mais proposant une version très spécifique du thème de voyage temporel. Notre objectif sera donc ici de déterminer en quoi la dynamique de la filiation – liens privilégiés entre un père et sa fille pour Interstellar, entre une mère et sa fille pour Arrival – devient un instrument essentiel pour la compréhension des déplacements temporels, par les personnages eux-mêmes, mais aussi et surtout pour la réception et l’intelligibilité de la causalité paradoxale mise en œuvre, par les spectateurs. Dans ces deux films, le rapport au temps est discrètement construit à partir de la métaphore de la mémoire affective. Cela permet aux réalisateurs de faire fond sur une expérience commune, qui est la persistance relative des souvenirs selon l’intensité émotionnelle qui leur est attachée. Ils construisent de ce fait à la fois visuellement et narrativement, cognitivement et affectivement, un novum apparemment insaisissable, et pourtant intuitivement concevable au travers de leur matière filmique.